Des ancêtres des guêpes vivaient déjà il y a plus de 300 millions d'années, comme le montrent 5 fossiles découverts par une équipe française, dont 4 à Avion, témoignant d'une diversité jusqu'ici inconnue pour l'époque.
Une équipe française a découvert à Avion, dans le Pas-de-Calais, plusieurs fossiles vieux de 300 millions d'années, sortes de punaises ou coccinelles qui seraient les ancêtres des guêpes, témoignant d'une diversité jusqu'ici inconnue pour l'époque.
"Toutes ces petites bêtes sont des insectes qui actuellement dominent la biodiversité", souligne le paléoentomologiste André Nel, du Muséum national d'histoire naturelle, auteur principal de l'étude publiée mercredi dans la revue Nature.
Premiers représentants des insectes les plus évolués
Grâce aux travaux d'un bénévole, Patrick Roques, cinq fossiles de petits insectes du Carbonifère supérieur (entre 300 et 330 millions d'années) ont été découverts en Europe, dont 4 dans le Pas-de-Calais, à Avion, et un en Allemagne.L'amateur éclairé a trouvé "de toutes petites ailes" de quelques millimètres de long, qui contrastent avec les fossiles d'insectes de la même époque répertoriés jusqu'ici, des animaux relativement grands, jusqu'aux insectes géants, comme le Meganeura, sorte de libellule dont l'envergure pouvait atteindre 70 cm.
"Il s'agit des premiers représentants des lignées modernes des insectes les plus évolués, c'est-à-dire les insectes à métamorphose complète, qu'on appelle les holométaboles",
explique André Nel à l'AFP.
A l'exemple du papillon, l'insecte holométabole présente quatre états de développement successifs : oeuf, larve, chrysalide, stade adulte.
L'étude des animaux actuels laissait penser que les holométaboles, et en particulier la famille des guêpes, les hyménoptères, auraient dû apparaître il y a quelque 350 millions d'années. Mais on n'avait pas de fossiles pour le confirmer. Parmi les fossiles découverts par Patrick Roques, on trouve un hyménoptère qui n'est pas encore une guêpe, mais s'inscrit dans la lignée des guêpes primitives.