La maire de Calais, Natacha Bouchart (UMP), a publié mercredi sur sa page Facebook un message invitant les habitants de la ville à signaler "tout squat" de migrants. Ce vendredi, elle justifie son initiative et tente d'éteindre la polémique.
"J'ai voulu un peu bousculer, ou provoquer un peu tout le monde, pour que les services du gouvernement puissent prendre en compte notre problématique", a déclaré à l'AFP Mme Bouchart. "Notre seul recours, aujourd'hui, pour éviter les nouveaux squats, c'est d'utiliser la procédure spécifique qui est uniquement valable pour la police dans un délai de 48 heures à partir d'un constat d'intrusion pour faire évacuer un lieu", a affirmé
à l'AFP la sénatrice, selon qui cette procédure d'un envoi de mail à la mairie par les Calaisiens permet d'éviter qu'un squat ne "s'installe".
Elle a aussi défendu son initiative sur France 3 Nord Pas-de-Calais affirmant qu'elle ne mettait pas de l'huile sur le feu mais souhaitait prendre en compte la réalité de ce que vivent les Calaisiens.
"Il n'y a rien qui bouge au niveau du gouvernement britannique, il n'y a rien qui bouge au niveau du gouvernement français, il n'y a rien qui bouge au niveau de l'Europe", a clamé Mme Bouchart. "Cela fait plus de 12 ans qu'on subit cette situation", a-t-elle déploré, en référence à la fermeture du centre de la Croix-Rouge à Sangatte en novembre 2002.
A Calais, la population est divisée face à cette initiative de la maire de Calais. Certains habitants approuvent. D'autres, notamment les membres d'associations humanitaires condamnent fermement et pointent le contexte électoral qui pousserait à ce type d'annonce.