Les syndicats résidant à la Bourse du travail de Lille en ont appelé mardi midi à l'Etat alors que leurs locaux étaient occupés depuis la veille par quelque 90 Roms évacués d'un campement à Villeneuve d'Ascq.
Roumains pour la plupart, ces dizaines de Roms parmi lesquels des nourrissons, une quarantaine de jeunes enfants souvent scolarisés, des femmes enceintes et des personnes âgées et malades s'entassaient mardi dans deux salles du syndicat Sud-Solidaires après y avoir passé la nuit.
A l'issue d'une réunion de plusieurs heures, les syndicats CFDT, CFE-CGC, CGT, FO, FSU, Solidaires et UNSA, qui disposent de locaux à la Bourse du travail, ont "exigé du gouvernement, du préfet, des mesures de sauvegarde des enfants mineurs, l'application de la loi DALO et le respect de la dignité humaine", selon un communiqué.
"Nous avons convenu que la situation était intenable", a commenté Olivier Pira, de l'Union syndicale Solidaires/Nord-Pas-de-Calais.
Le lieu dispose d'un lavabo et deux toilettes pour cette centaine de personnes. Le préfecture ne souhaitait pas mardi midi s'exprimer sur le sujet. Après l'évacuation lundi matin de leur campement situé sur le terrain de l'université Lille 1 à Villeneuve d'Ascq, ces personnes se sont retrouvées à la rue, "sous le métro" aérien, a décrit Camille, un étudiant membre du syndicat Sud-Solidaires.
Mobilisation
"Il pleuvait, c'était la tempête, ils sont partis à l'arrache vers (le quartier de) Fives. Ils sont venus devant la Bourse du travail", a-t-il poursuivi. Des membresdu comité de soutien aux Roms de Villeneuve d'Ascq les accompagnaient. "J'ai ouvert la porte. Dans ces moments-là, vous ne réfléchissez pas longtemps", a déclaré Vladimir Nieddu, de Solidaires.
"Le souci, c'est de pouvoir récupérer les caravanes à la fourrière pour pouvoir les reloger. Ce qui a frappé les bénévoles c'est que la police s'empare des caravanes et laisse les gens sur place", a commenté Jean-François Garsmeur, du collectif Solidarité Roms Lille Métropole.
Le père Arthur, prêtre lillois qui vient en aide aux Roms, est passé par la Bourse du travail dans la matinée pour apporter un petit déjeuner. Des étudiants s'affairaient à distribuer des boissons chaudes mais aussi à compter les stocks d'eau, de couches ou de papier toilettes et, dans les couloirs, des femmes roms passaient le balai. La veille déjà, des membres d'Europe-Ecologie Les Verts et de plusieurs associations avaient acheté des tentes, des couvertures et des sacs de couchage.
"C'est incroyable ce qu'ils ont fait pour nous. Ils sont magnifiques", sourit Secret Lazar, un jeune Roumain de 23 ans. "On respecte les règles: si ils disent
+j'ai trouvé un terrain+, on va partir. On va chercher des solutions", a-t-il ajouté.