Un ancien dirigeant du Front national (FN) du Nord comparaît depuis mardi matin et jusqu'à jeudi devant le tribunal correctionnel de Lille pour escroquerie au préjudice de l'Etat dans une affaire de financement électoral, a-t-on appris de source judiciaire.
Ancien secrétaire départemental du parti d'extrême-droite dans le Nord - qui l'a exclu - Philippe Bernard comparaît notamment aux côtés de deux anciens cadres du FN, Sylvie Langlois et son mari, Frédéric Butez.Guy Cannie, conseiller régional FN dans le Nord/Pas-de-Calais et candidat aux prochaines élections municipales à Douai (Nord), comparaît également, en tant qu'ancien trésorier du parti, "pour avoir signé en blanc un compte de campagne" lors des élections cantonales de 2004, avait-il expliqué.
M. Cannie, qui avait été mis en examen en février 2009 pour escroquerie en bande organisée au préjudice de l'Etat dans le cadre d'une enquête portant sur le financement de la campagne des élections cantonales de 2004 dans le Nord, est également partie civile. Il s'est toujours dit "innocent".
David Dassa-Le Deist, avocat du Front national, partie civile dans cette affaire, compte demander lors du procès "la réparation d'un dommage moral subi par le FN, parce qu'en terme d'image, le parti a subi un préjudice certain".
Le début de l'affaire remonte à fin 2005, avec un dépôt de plainte d'Eric Portejoie, également candidat FN aux cantonales de 2004 dans le Nord, soupçonnant une utilisation à des fins frauduleuses d'un compte bancaire ouvert à son nom par le parti frontiste pour cette campagne.
"C'est une affaire qui dure depuis trop longtemps et enfin elle va être solutionnée dans peu de temps", avait estimé M. Cannie après l'annonce de son renvoi en correctionnelle, se disant "serein" quant à l'issue.
Le jugement devrait être mis en délibéré.