Entre 250 et 300 personnes ont manifesté samedi à Lille pour l'égalité des droits, dont une soixantaine de Roms qui vivent depuis deux semaines à la Bourse du Travail après une évacuation forcée de leur campement.
"Nous sommes tous noirs, arabes, roms et musulmans", pouvait-on lire sur une grande banderole du cortège, qui regroupait des membres de nombreux collectifs de la région.
L'appel à manifester a été signé notamment par Attac, le collectif Solidarité Roms de Lille, le comité des sans-papiers 59, la LDH, le MRAP et les syndicats Solidaires, CGT, Unef ainsi que EELV et le PCF.
"C'est un appel désespéré"
"Expulsez les préjugés, pas les familles", plaidait une pancarte brandie dans le cortège. La manifestation se faisait notamment en soutien aux 120 Roms qui ont été accueillis à la Bourse de Travail de Lille après leur évacuation d'un campement le 28 octobre à Villeneuve d'Ascq (Nord).
"C'est un appel désespéré, car personne ne veut entendre ce cri", a regretté le père Arthur, figure locale de défense de la communauté rom, venu aussi au nom de Monseigneur Gaillot. Cette marche est "pour plus d'égalité, pour la reconnaissance des droits des personnes, pour arrêter d'+ethniciser+ les problèmes sociaux", a expliqué de son côté Stéphanie Pryen, du collectif Solidarité Roms de Lille métropole.
Dans la matinée, le président national de la Ligue des Droits de l'Homme (LDH), Pierre Tartakowsky, s'était rendu à la Bourse de Travail pour voir de lui-même la situation des Roms. "Ce n'est pas à la Bourse du Travail (où sont regroupés les syndicats, ndlr) d'assumer les responsabilités de l'Etat", a affirmé M. Tartakowsky.
"La situation ici doit servir d'illustration de l'absence de volonté politique au plus haut niveau national de trouver des solutions et de créer des sacs de noeuds au niveau des collectivités locales", a-t-il estimé, mettant en cause directement
le ministère de l'Intérieur.