Elisa, la filiale du groupe Eiffage chargée de l'exploitation du Stade Pierre Mauroy, sort de son silence après l'annulation du concert de Depeche Mode. Elle dit avoir pris "un pari raisonné" en organisant un concert en novembre malgré l'absence d'un système de chauffage permanent.
C'est Bertrand d'Hérouville, le président d'Elisa, filiale du groupe de BTP Eiffage en charge de l'exploitation du Stade Pierre Mauroy, qui prend la parole ce mardi matin dans les colonnes de La Voix du Nord, 48 heures après l'annulation du concert de Depeche Mode dans cette enceinte flambant neuf. En cause : une température trop basse, inférieure au 17°C que le groupe et son producteur, Live Nation, avaient contractuellement exigé.
De façon très surprenante, Bertrand d'Hérouville confesse que le Stade Pierre Mauroy - qui a coûté officiellement 324 millions d'euros - n'est pas équipé d'un système de chauffage permanent, même dans sa configuration "boîte à spectacle". "Ce système n'a jamais été prévu", admet-il après avoir écrit dimanche dans un communiqué que "le système de chauffage permanent n'était pas complètement opérationnel".
"Nous avons pris un pari raisonné"
L'absence de système de chauffage permanent n'a pourtant pas dissuadé Elisa d'accepter les 17°C contractuels exigés par le groupe et son tourneur. "Nous avons pris un pari raisonné au regard des températures habituelles en novembre, en nous disant qu'avec un chauffage d'appoint, cela irait. (...) Vendredi, nous avions encore 11°C dans la salle. Avec la foule, les études montrent qu'on gagne facilement cinq ou six degrés ; le chauffage d'appoint en plus, cela passait. Et puis les températures ont brutalement chuté la nuit suivante...".Ce qui est sûr, c'est qu'Elisa devra mettre la main à la poche pour compenser l'annulation du concert de Depeche Mode. "Je n'ai pas encore le chiffre exact, mais cela va nous coûter un peu d'argent quand même", reconnaît Bertrand d'Hérouville. "Il nous faudra assumer tous les frais qui avaient été engagés comme le montage de la scène et le cachet des artistes, qui s'élève à plusieurs centaines de milliers d'euros. Nous remboursons également le prix des places. Nous sommes perdants, mais nous assumons".