Le transporteur compte en effet cinq sites logistiques dans la région à Lesquin et Prouvy dans le Nord et Libercourt, Saint-Omer et Saint-Laurent-Blangy dans le Pas-de-Calais.
La direction du transporteur Mory Ducros, en cessation de paiement et qui emploie 5.000 salariés en France, a officiellement annoncé vendredi avoir demandé son placement en redressement judiciaire.
"La société a décidé de solliciter auprès du tribunal de commerce de Pontoise l'ouverture d'une procédure collective", a annoncé la direction dans un communiqué à l'issue d'un comité d'entreprise extraordinaire. "Cela correspond à une procédure de redressement judiciaire", a précisé une porte-parole du transporteur.
La CFDT, syndicat majoritaire au sein de l'entreprise, avait renforcé mercredi une inquiétude qui montait depuis plusieurs semaines, en affirmant craindre un "plan de restructuration considérable", de l'ordre de "2.000 à 3.000 suppressions d'emplois".
Le groupe compte, lui, sur un repreneur. "Grâce à cette procédure, la réorganisation de l'entreprise, annoncée depuis plusieurs mois, pourra être conduite dans des conditions économiquement viables. Des partenaires industriels et financiers ont déjà manifesté leur intérêt pour le projet", explique la direction dans son communiqué.
Solution de reprise ?
"Il est vraiment prématuré d'évoquer un nombre de suppression d'emplois (...). On est vraiment sur une reprise, sur une solution de relance de l'activité", a assuré une source proche du dossier.
L'actionnaire principal de Mory Ducros, le fonds d'investissement Arcole Industries, est également impliqué dans le sauvetage du transporteur.
Spécialisé dans le retournement d'entreprises en difficulté, le fonds "travaille étroitement avec les ministères du Redressement productif et des Transports", indique le communiqué.
Né de la fusion de Mory et Ducros l'an dernier, Mory Ducros est le deuxième acteur du transport de messagerie en France. Il fait face à un marché en crise et rencontre notamment des problèmes de trésorerie.
79,5 millions d'euros perdus lors du dernier exercice
Selon les comptes récemment déposés au greffe du tribunal de commerce, consultés par le quotidien Le Monde, le transporteur a perdu 79,5 millions d'euros lors de son dernier exercice, qui a duré exceptionnellement seize mois et s'est achevé le 31 décembre 2012. Son chiffre d'affaires s'élève lui à 765,5 millions. La procédure de redressement judiciaire ouverte par l'entreprise doit lui permettre d'évaluer ses options, ce qui pourrait l'amener à transformer son activité.
"Tout l'objet de la période d'observation fixée par le tribunal, c'est de finaliser tout ça pour avoir un plan vraiment pérenne pour l'entreprise. Dans un autre périmètre, ça c'est possible, mais en tout cas pérenne", a indiqué la source proche du dossier.