Quatre syndicats de cheminots hostiles au projet de réforme ferroviaire appellent à la grève le 12 décembre en accusant la SNCF "de tenter de mettre en oeuvre la réforme" avant le débat prévu au Parlement au premier semestre 2014, selon des communiqués transmis lundi.
Le préavis déposé par la CGT, l'Unsa et Sud-Rail, rejoints par FiRST, court du mercredi 11 décembre à 19h00 au vendredi 13 décembre à 08h00. Les syndicats s'inquiètent de la création au 1er janvier 2015 à la place de la SNCF et de Réseau ferré de France, gestionnaire des infrastructures (RFF), de trois établissements publics qui, selon eux, mènera à un éclatement du système ferroviaire.
La réforme vise à stabiliser la dette du système ferroviaire, actuellement de 40 milliards d'euros, et à préparer le secteur à l'ouverture à la concurrence du
transport de voyageurs. "Les présidents de la SNCF et de RFF mettent en oeuvre la réforme avant la réforme, c'est insupportable, ils ne doivent pas s'affranchir du débat démocratique", a expliqué à l'AFP Gilbert Garrel (CGT, premier syndicat).
Le plan "Excellence 2020" contesté
Selon les syndicats, les plans "Excellence 2020" à la SNCF et "Réseau 2020" à RFF sont des "tentatives de mettre en oeuvre la réforme" en "s'attaquant aux métiers, à la sécurité et aux conditions de travail des cheminots". Les syndicats estiment en outre que le projet de réforme est "non financé". "Le financement du projet se fera sur le dos des cheminots" par la recherche de gains de productivité qui "dégradera les conditions sociales et de travail des cheminots",avance M. Garrel.
La CGT, l'Unsa et Sud-Rail exigent également le maintien du statut des cheminots, l'ouverture de négociations salariales début 2014 pour aboutir à "une augmentation générale", "une autre prise en compte de la sûreté et de la sécurité des agents par une réhumanisation des gares et des trains" ou encore "une réorientation totale de la politique menée au fret".