Philippe Bernard, ancien secrétaire départemental du FN dans le Nord, a été condamné 2 ans de prison ferme et 5 ans d'inéligibilité pour escroquerie et abus de confiance dans une affaire de financement électoral. Son parti l'avait exclu en 2008.
Un ancien dirigeant du Front national (FN) dans le Nord a été condamné vendredi par le tribunal correctionnel de Lille à deux ans de prison ferme et cinq ans d'inéligibilité pour escroquerie et abus de confiance dans une affaire de financement électoral. Philippe Bernard, ancien secrétaire départemental du parti d'extrême droite qui l'avait exclu fin 2008, a été condamné à quatre ans de prison dont deux ferme, ainsi qu'à 30.000 euros d'amende et une interdiction de gérance pendant cinq ans. Le représentant du ministère public avait requis le 13 novembre cinq ans de prison, dont deux ferme à son encontre.
M. Bernard avait été mis en examen en février 2008 pour escroquerie, faux et falsification, et abus de confiance, dans le cadre d'une instruction sur le financement de la campagne d'un candidat FN aux élections cantonales en 2004 à Lille, Eric Portejoie. Ce dernier avait porté plainte fin 2005, soupçonnant une utilisation à des fins frauduleuses d'un compte bancaire ouvert à son nom par le FN pour cette campagne. Deux autres anciens cadres du parti d'extrême droite, Sylvie Langlois et son mari, Frédéric Butez, ont tous deux été condamnés à trois ans d'emprisonnement, dont respectivement deux ans et un an ferme, ainsi qu'à 10.000 euros d'amende et à l'inéligibilité et à une interdiction de gérer pendant cinq ans. Une peine de respectivement quatre ans de prison, dont deux avec sursis, et trois ans de prison, dont deux avec sursis, avait été requise à leur encontre.
Guy Cannie, candidat FN à Douai, relaxé
Guy Cannie, conseiller régional FN dans le Nord/Pas-de-Calais et candidat aux prochaines élections municipales à Douai, qui comparaissait en tant qu'ancien trésorier du parti, a été relaxé. Le parquet avait requis à son encontre deux ans de prison avec sursis, 10.000 euros d'amende et cinq ans d'inéligibilité. Cependant, sa demande de constitution de partie civile tout comme celle du Front national qui réclamait un euro de dommages et intérêts au titre du préjudice moral ont été déclarées irrecevables.
"Ca prouve que c'était bidon", a réagi à propos de ces demandes, Eric Portejoie, qui recevra pour sa part 1.500 euros de dommages et intérêts. "L'important, c'est qu'il soient condamnés (...). C'était à l'époque des élus de la République et quand on est élu, on doit montrer l'exemple", a-t-il déclaré
à l'Agence France Presse.