Boulogne : un nouvel hommage autour de la tombe d'Adélaïde, morte noyée à Berck

Ce samedi, des anonymes venus en bus de Berck ont tenu à rendre un hommage à Adélaïde, la fillette morte noyée à Berck. Ils ont organisé un petit hommage au cimetière de Boulogne-sur-mer. 

Ils étaient une quarantaine, sous la pluie ce samedi après-midi devant la tombe d'Adélaïde au cimetière de Capecure. Emotion et recueillement d'anonymes venus en bus de Berck. Ils ne connaissaient pas la fillette bien sûr mais ont été touchés par son histoire. 

Des particuliers se sont cotisés pour acheter cette plaque représentant une fillette aux ailes d'ange et comportant la mention "Adélaïde, princesse de la plage". Clémence, 16 ans, a lu un message du comité de soutien: "Beaucoup de larmes de colère et de haine ont été versées mais aujourd'hui tu es là, dans ta nouvelle demeure. La dignité et le respect que tu méritais t'ont été rendus. Nous t'offrons cette jolie plaque en ta mémoire".

"Le comité a été créé pour ne pas oublier cette petite fille et continuer à la fleurir. Cette plaque, c'est toute la générosité des gens", a expliqué 
Christine, membre du comité de soutien. Ce samedi, de nouvelles fleurs et peluches ont été déposées sur la tombe. On pouvait lire sur une couronne les mots suivants: "A notre petite étoile, mamans et papas de coeur". "Aujourd'hui, la petite Adélaïde existe aux yeux de tout le monde. A Berck,
c'est dans la discussion des gens au quotidien", a commenté Sylvie, membre du comité.

Jean-François Calon, Boulonnais et organisateur de cet hommage via Facebook avait expliqué dans "La Semaine du Boulonnais" : "Je vais sur la tombe de la petite tous les deux jours. Je reçois des colis de toute la France (NDLR : peluches...)."

Ce samedi, il a publié les photos de ce petit rassemblement sur sa page Facebook. 

Pourquoi ce type de rassemblement ? Pourquoi ces marches, hommages à ces petites filles ? Peut-on parler d'émotion ? Ou frise-t-on l'indécence ? Ces démarches posent question.

Marcel Rufo, pédopsychiatre, y apporte un début de réponse dans La Voix du Nord : « Leur comportement s’explique par deux raisons, très fondamentales. On a tous peur d’être un enfant abandonné. Et pas investis, et pas aimés par nos parents. Sur cette tombe, il devrait y avoir le père et la sœur de cette petite. Or, ils n’y sont pas : elle n’avait pas d’existence psychique. La mère réalise un acte extraordinaire en l’abandonnant aux flots. Cet horrible fait divers est singulier, et en même temps, cela relève de la dépendance des nourrissons, qui ont besoin de leurs parents pour survivre, c’est comme pour les enfants laissés dans les voitures. »

Adélaïde, 15 mois, morte à Berck, enterrée à Boulogne

Adélaïde, qui durant sa courte vie n'aura pas eu d'existence légale, faute d'avoir été inscrite à l'état civil, a été abandonnée par sa mère sur la plage de Berck-sur-Mer alors que la marée montait et a été retrouvée morte le 20 novembre.
La mère, Fabienne Kabou, 36 ans, a reconnu s'être rendue de Saint-Mandé (Val-de-Marne) à Berck dans le but de noyer son enfant. Elle a été mise
en examen pour assassinat et écrouée à Sequedin (Nord).

Depuis l'inhumation d'Adélaïde dans le carré des indigents du cimetière de l'Ouest de Boulogne-sur-Mer, le 6 décembre, des particuliers ont afflué sur sa tombe pour y déposer couronnes et jouets. Face à l'émotion suscitée par l'affaire et l'enterrement d'Adélaïde en urgence, sous X, sans plaque ni pierre tombale, la mairie de Boulogne-sur-Mer a ensuite offert une sépulture "digne" à l'enfant, une dalle de marbre gris portant son prénom et sa date de décès.