Au moins six salariés en grève et une vingtaine de militants CGT bloquent le site ce lundi matin. Ils réclament une prime de fin d'année et s'offusquent que les négociations salariales obligatoires n'aient pas été menées depuis deux ans.
La grève dure depuis mercredi 18 décembre, dans le dépôt de La Foir'Fouille à Libercourt (62). Un peu moins d'1/3 des salariés ainsi réclament une prime de Noël de 500 euros et une revalorisation salariale.Lundi matin, avec le renfort d'une grosse vingtaine d'amis et syndicalistes CGT, les grévistes prétendaient bloquer l'entrée et la sortie des camions.
La direction "ne comprend pas ce qui se passe"
"On ne comprend pas trop ce qui se passe", lance Marie-Claude Lallemand, directrice financière de La Foir'Fouille. "Nous avons rencontré les délégués syndicaux début décembre, une seconde réunion est prévue début janvier, des entretiens d'évaluation ont également été annoncés pour le début d'année avec à la clé d'éventuelles primes, et les négociations annuelles obligatoires sont en train d'être organisées".
"Ces décisions ont été prises avant-même la grève, donc pour nous il n'y a pas de débat", conclue Marie-Claude Lallemand. Elle précise que "c'est un petit mouvement" et que les grévistes "ne sont plus que six aujourd'hui, deux ont repris le travail [information non-confirmée par les grévistes, ndlr]".
Colère des deux côtés
Selon Jean-Pierre Bourmont, de la CGT 62, la direction de la Foir'Fouille est "antisociale". Dès le deuxième jour de grève, sept vigiles et deux huissiers auraient été convoqués par la direction sur le site. La société aurait fait appel à des intérimaires pour compenser l'absence des grévistes, selon un salarié. Aussi, dans un communiqué, le syndicat en vient à parler des "pratiques ancestrales" d'une direction qui voudrait revenir au "temps de Seigneurs"...
Le patron de La Foir'Fouille a pourtant fait l'effort de quitter le siège social de Montpellier pour venir sur le site, en début de semaine dernière. "Il a fait des esclandres, il a dit 'Je suis chez moi' en renversant une barrière, il était en colère", rapporte Jean-Pierre Bourmont. "C'est normal, il vient pour discuter et il se retrouve avec des barrières et un blocage des camions", répond Marie-Claude Lallemand, pour justifier l'absence de dialogue qui a suivi.
Un ras-le-bol de long terme
Le site La Foir'Fouille de Libercourt emploie 25 salariés. La plupart de ceux qui ne font pas grève "ont de gros problèmes financiers", explique Christian Marsy, ouvrier gréviste. "On n'a pas de 13e mois, pas de prime, juste le salaire minimum."
1450 euros bruts annuels avec dix ans d'ancienneté, précise la CGT. Le syndicat ajoute que, malgré ses 163 salariés et 500 millions d'euros de chiffre d'affaires, l'entreprise n'a ni CE ni CHSCT.
Les négociations annuelles obligatoires, par lesquelles l'entreprise est tenue (selon la loi) de discuter, avec les représentants syndicaux, de questions salariales notamment, n'ont pas été menées en 2013. La direction le justifie par un problème de calendrier, du fait d'un changement de direction l'année dernière. Pas de quoi calmer les syndicats, qui ont réclamé ces négociations depuis mai dernier.