Ce jeudi matin, 200 tracteurs manifestent dans le centre-ville de Dunkerque à l’appel de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles du Nord (FDSEA).
Il y avait au moins 150 tracteurs stationnés sur et autour de la place de la mairie. Les manifestants, dont des représentants de la FDSEA (Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles) du Nord, du CDJA (Centre départemental des jeunes agricoles) et de la Confédération rurale, dénoncent le Schéma régional de cohérence écologique (SRCE), un projet du Conseil régional du Nord/Pas-de-Calais, motivé par la loi Grenelle 2, qui veut favoriser la biodiversité en créant notamment des zones humides et en reboisant des espaces.
L'enquête publique sur le projet, qui avait débuté le 18 novembre, se terminait jeudi 2 janvier. "L'écologie abusive ne va pas nourrir la planète", avaient écrit les manifestants sur une banderole.
Une délégation a été reçue à la Communauté urbaine de Dunkerque puis à la sous-préfecture où une pétition a été remise au représentant de l'Etat.
"C'est du délire, cela va détruire 50% du territoire agricole. L'exemple le plus flagrant c'est sur le territoire des wateringues (fossé, ndlr) où le schéma préconise l'arrêt des pompages. Si on fait ça, en quelques mois des villages seront complètement inondés", a déclaré Denis Bollengier, vice-président de la FDSEA 59 et agriculteur à Esquelbecq (Nord).
"Globalement, c'est la moitié du territoire du Nord/Pas-de-Calais qui sera menacé. C'est de l'inconscience de la part des élus du Conseil régional",
a-t-il ajouté. "Cela fait quatre siècles que Les Moëres essaient de trouver une place sur terre parce qu'avant on était sous un marais. Il a été asséché pour éliminer les maladies, les odeurs... Et aujourd'hui on veut nous rayer de la carte!", a lancé le maire des Moëres, Hervé Lanier.
"On n'élimine pas tout un village comme ça! Dans le projet, entre le canal qui rejoint Bergues à Dunkerque et la frontière belge, il y aura 3.500 hectares sous les eaux. Les Moëres sont les terres les plus basses, elles sont donc les plus faciles à inonder", a-t-il assuré, dénonçant le manque
de concertation autour du projet.
Les agriculteurs dénoncent un manque de concertation et exigent une modification en profondeur de cette "trame verte".