La maire de Lille, Martine Aubry, a estimé lundi que l'annonce d'un plan de suppression de 1.178 postes à La Redoute était une "catastrophe" et un "choc considérable" pour les salariés.
Le nombre de suppressions d'emplois, 1.178 sur 3.437 en quatre ans, annoncé jeudi par les futurs repreneurs du vépéciste, est un "choc considérable pour les salariés de La Redoute, (...) même si le nombre de pré-retraites adoucit un tout petit peu les choses", a déclaré Mme Aubry lors d'un point presse.
"Quand on supprime dans un bassin d'emploi comme celui-là près de 1.200 emplois, (...) c'est bien sûr "une catastrophe", a ajouté la maire de Lille, à l'issue d'une réunion avec des élus de la métropole lilloise et des représentants syndicaux de La Redoute.
"Avoir un avenir"
Elus et syndicats ont "une analyse commune,(...) des questionnements sur le plan industriel, mais nous voulons que La Redoute vive et que ce plan réussisse donc nous allons avoir beaucoup d'exigences pour que les moyens soient donnés à La Redoute pour avoir un avenir", a expliqué Mme Aubry.Les futurs repreneurs de La Redoute, Nathalie Balla et Eric Courteille, ont dit jeudi qu'ils privilégieraient "des mesures d'âge, les pré-retraites et les plans de départs volontaires, afin de restreindre au maximum le nombre de départs contraints", qui doit être "significativement en-dessous de celui du plan de 2008, qui était de 672".
Les départs en pré-retraite doivent être financés par l'intermédiaire d'une fiducie (structure spéciale)
"Nous allons poursuivre nos interventions auprès du groupe Kering (l'actuel propriétaire de La Redoute, ndlr) pour que l'accompagnement financier soit le plus lourd possible", a souligné Mme Aubry.L'"étalement des suppressions de postes sur quatre ans, (...), un montant financier plus important qu'au départ, (...) ces pré-retraites qui coûtent cher mais que Kering doit payer", sont "des premières petites victoires" obtenues grâce "à la mobilisation des salariés", selon Mme Aubry. "Il faut continuer dans le même esprit, c'est comme cela qu'on obtiendra encore plus pour La Redoute", a-t-elle affirmé.
Poursuivre la mobilisation
"Mme Aubry nous a dit ce qu'elle pensait du dossier. Nous, ce qu'on pense du dossier, c'est que Pinault doit payer et on fera tout pour que Pinault paye la facture (...). Nous, on mise tout sur la mobilisation, c'est elle qui fera la différence", a réagi Fabrice Peeters, délégué CGT."On espère que la mobilisation sera progressive et de plus en plus intensive, de plus en plus redoutée (...) On fera tout pour gagner un maximum d'argent, un maximum de garanties", a-t-il poursuivi.
Environ 130 salariés avaient débrayé pendant 01H30 samedi matin, et de nouvelles actions doivent être décidées lundi dans la journée, selon M. Peeters.