La maire socialiste de Lille et présidente de Lille Métropole, Martine Aubry , a défendu mercredi une vision progressive et coopérative de la réforme des collectivités territoriales, évoquée la veille par le président François Hollande.
"J'ai une vision de la décentralisation qui tourne autour de deux idées", a-t-elle expliqué en présentant ses voeux à la presse: "Les régions et les métropoles portent l'avenir, s'occupent de leur attractivité (...), les départements et les communes sont dans la proximité, la solidarité".
"Je ne suis pas très favorable à ce que la région", qui s'occupe de questions stratégiques comme les transports et la dimension économique, mais n'est pas au contact direct des gens, "soit en charge d'une fonction sociale", a-t-elle dit, interrogée sur la conférence de presse de M. Hollande, dont l'un des thèmes avait été une réorganisation territoriale dans un souci de réduction des dépenses publiques.
Au contraire, les villes et départements, qui traitent de dossiers comme "le vieillissement, la pauvreté, l'exclusion", peuvent collaborer, a-t-elle indiqué. C'est ce que font Lille et le conseil général du Nord "par exemple dans l'accompagnement du RSA ou sur l'autonomie, l'aide aux personnes âgées", a-t-elle souligné.
Trop de collectivités
Mme Aubry s'est montrée favorable à une réduction du nombre de régions. "Si on veut être à la hauteur des grandes régions et métropoles européennes,il faut avancer", a-t-elle dit, se disant néanmoins en faveur d'une démarche progressive où "l'on pourrait regrouper plusieurs régions pour organiser ensemble des tâches, dans une première étape".
Estimant qu'"il faut aussi "réduire les doublons", la maire de Lille n'est pas non plus "pour supprimer les départements aujourd'hui". "Il y a trop de collectivités locales. On n'avancera que si on travaille ensemble, métropoles et régions d'une part, communes et départements de l'autre. Au terme de ce travail commun, on verra bien quelles sont les évolutions nécessaires", a-t-elle affirmé.