La cour d'appel de Douai autorise la diffusion de "Le Mur", documentaire controversé sur l'autisme

La cour d'appel de Douai (Nord) a autorisé jeudi le documentaire controversé sur l'autisme "Le Mur", interdit par le tribunal de grande instance de Lille en janvier 2012 après une plainte de trois psychanalystes, a-t-on appris de sources concordantes.

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La documentariste lilloise Sophie Robert était soupçonnée d'avoir dénaturé leurs propos dans ce film militant, sous-titré "La psychanalyse à l'épreuve de l'autisme" et opposant leur conception sur l'autisme à celle de scientifiques et d'associations de familles.

Les trois psychanalystes, qui demandaient l'interdiction du film en l'état, en raison de passages litigieux, ont été déboutés et condamnés à verser 5.000 euros à Mme Robert et la société de production du film "à titre de provision à valoir sur leur préjudice" et 5.000 euros pour frais d'appel, selon une copie de l'arrêt de la cour d'appel consultée par l'AFP.

"C'est une victoire pour les autistes, on est pleinement satisfaits", a déclaré Me Stefan Squillaci, l'un des avocats de Mme Robert. Mme Robert est "réhabilitée pour le travail qu'elle a fait", a ajouté l'avocat.

Le film était de nouveau disponible sur internet jeudi.



Les trois spécialistes - Esthela Solano-Suarez, Eric Laurent et Alexandre Stevens - appartiennent à l'Ecole de la cause freudienne. Ils estimaient, selon leurs défenseurs, que le documentaire soutenu par l'association Autistes sans frontières constituait un "sabotage" qui a pour objectif de "ridiculiser" la psychanalyse.

Dans ce film, des psychanalystes expliquent que l'autisme pourrait être la conséquence d'une dépression maternelle, d'une mauvaise relation avec l'enfant, voire d'un refus de l'apport masculin pour la conception. Certains parlent de mère "psychogène", de "stade de folie transitoire" de la mère, voire de "désir incestueux".

Cette vision est présentée par le film en opposition à des méthodes éducatives et comportementales, appliquées par certaines familles. En janvier 2012, le tribunal de grande instance de Lille avait interdit en l'état le film, constatant "que les extraits d'interviews" des trois psychanalystes "portent atteinte à leur image et à leur réputation en ce que le sens de leur propos est dénaturé".


"C'est le revirement total", a commenté Me Stefan Squillaci. Selon lui, une séquence de rushes non utilisée dans le documentaire a notamment permis de démontrer "la bonne foi" de sa cliente.

L'avocat des trois psychanalystes, Me Christian Charrière-Bournazel, n'était pas joignable dans l'immédiat.

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