Des associations se sont indignées jeudi après l'arrestation qu'elles jugent "arbitraire" la veille de deux sans-papiers en marge d'une manifestation à Lille, et demandé au préfet du Nord leur libération "immédiate", ont-elles déclaré dans des communiqués distincts.
Ces deux sans-papiers, un Algérien et un Gabonais, ont été interpellés mercredi en fin d'après-midi alors qu'ils se rendaient à un rassemblement hebdomadaire devant la préfecture du Nord, après avoir manifesté devant l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII), a indiqué le Comité des sans-papiers du Nord (CSP 59).
Le CSP 59, qui appelait à un rassemblement jeudi soir devant le commissariat de Lille, a dénoncé un "acte indigne d'une République et (demandé) la libération immédiate des deux personnes interpellées".
Ces deux hommes ont été "arrêtés de façon arbitraire en marge d'un rassemblement hebdomadaire (...) alors qu'ils faisaient simplement acte de présence pacifiquement selon les nombreux témoins", a protesté le député (PCF) du Nord, Jean-Jacques Candelier.
Arrêtés après des "dégradations sur le bâtiment public de l'Ofii"
La CGT a fustigé des "arrestations arbitraires sur consigne de la préfecture" et s'est emportée contre "la violence dont les sans-papiers continuent aujourd'hui d'être victimes (...), indigne d'un gouvernement de gauche".
"Cela ne s'était jamais produit, depuis 1996 que cette manifestation a lieu sur le parvis des droits de l'Homme, en face de la préfecture. Jusque là, ce rassemblement pacifique, où les sans-papiers demandent au grand jour leur régularisation, était respecté par les forces de police qui s'abstenaient d'y intervenir", a souligné le conseil d'administration de la MRES (Maison régionale de l'environnement et des solidarités), qui regroupe plus de 100 associations régionales.
Selon la préfecture du Nord, ces deux hommes ont été interpellés après avoir "commis des dégradations sur le bâtiment public de l'Ofii (...) dans le cadre d'une tentative de pénétration de force". "A la suite du dépôt de plainte du directeur de l'Ofii, ces deux personnes ont été mises en garde à vue dans le cadre d'une opération judiciaire. Lors de cette garde à vue, il est apparu que ces deux personnes étaient en situation irrégulière", a déclaré la préfecture à l'AFP. "A la suite de cette garde à vue, ces deux personnes ont été placées jeudi en fin de soirée au centre de rétention administrative de Lesquin", a-t-elle poursuivi.