Vingt-et-un ex-salariés et dix conjoints d'Hénin-Beaumont assisteront au procès de leur ancien actionnaire dont ils estiment qu'il s'est livré à une subtile et juteuse opération de bourse conduisant à leur fin.
D'Hénin-Beaumont à Boston : les ex-Samsonite s’invitent au procès de leur ancien actionnaire américain. Une délégation de salariés, licenciés en 2007, s'est envolée ce mardi 4 février pour les Etats-Unis. Et c'est devant la justice américaine qu'ils vont aller défendre leurs droits. Ambiance ce matin à Hénin-Beaumont et Bruxelles avec ce reportage d'Hélène Tonneillier et Benoit Bugnicourt.
Le procès aura lieu demain mercredi 5 février à Boston. Vingt-et-un ex-salariés et dix conjoints d'Hénin-Beaumont assisteront à ce procès. Ils estiment le fonds d'investissement américain, Bain Capital, ex-principal actionnaire du bagagiste, s'est livré à une subtile et désastreuse opération de bourse conduisant à leur fin.
"Une manip à 1,7 milliard d'euros"
En revendant en 2005 pour un euro symbolique la société d'Hénin-Beaumont, à deux entrepreneurs condamnés par la suite pour "banqueroute frauduleuse", Bain Capital aurait permis à Samsonite de ne pas payer un plan social pour le site d'Hénin-Beaumont, fermé finalement en 2007.
Les comptes de Samsonite seraient ainsi par cette "manipulation" repassés dans le vert et Bain Capital a ainsi pu revendre ses actions Samsonite achetées 100 millions d'euros, 1,8 milliard ! Soit 18 fois la mise explique Fiodor Rilov avocat des ex-Samsonite dans les colonnes du Monde.