Ils vont poursuivre en justice aux Etats-Unis un fond de pension dirigé par le candidat républicain.
Des ex-salariés de l'usine Samsonite de Hénin-Beaumont, dans le Pas-de-Calais, décollent ce vendredi pour Boston, aux-Etats-Unis. Ils vont y entamer une procédure judiciaire contre Bain Capital, le fond d’investissement créé par Mitt Romney, candidat républicain à la présidence des Etats-Unis, actuellement bien placé dans les sondages.
Ce fonds était aussi le principal actionnaire du bagagiste américain Samsonite lors de la cession de l'usine d'Hénin-Beaumont en 2005 pour un euro symbolique. Peu après la reprise, l'usine avait fait faillite : 200 salariés au chômage. Cette malversation a été reconnue en justice. Les repreneurs français ont été condamnés à de la prison ferme. Mais l'avocat des salariés licenciés, Me Fiodor Rilov, est toujours allé plus loin. Il accuse également Samsonite d'avoir fomenté, avec Bain capital, le projet de reprise qui n'était qu'"un leurre, une farce" pour se débarrasser à bon compte de l'usine.
Victimes de Mitt Romney ?
Il a engagé une action contre le fonds américain devant la cour fédérale du Massachusetts (nord-est). Cette action, a-t-il expliqué à l'AFP, vise à demander "au juge de considérer qu'une violation du droit français en toute connaissance de cause est nécessairement une infraction au droit américain".
Une ancienne salariée du site d’Hénin-Beaumont, Brigitte Petit est du voyage. Sur Europe 1, elle a expliqué : "Notre combat a démarré avec les patrons voyous et on veut le terminer en prouvant, là-bas en Amérique, que Bain capital était l’auteur des licenciements. Monsieur Mitt Romney voudrait être président… Mais bon, lorsqu’on voit qu’il a été capable de fonder Bain capital et puis qu’il fait souffrir des familles puisqu’il licencie. Pour nous, on est victime de ce qu’il a fait".
Mitt Romney, candidat à l'élection du 6 novembre, a été plusieurs fois sous le feu des critiques, dans la presse et parmi ses adversaires démocrates, pour ses activités financières au sein de Bain Capital, qu'il a quitté en 1999.