Centenaire 14-18 : la rénovation des tombes de guerre du Commonwealth bat son plein

Avec le centenaire de la Première guerre mondiale (1914-18), les ateliers du siège français de la commission chargée de l'entretien des sépultures des soldats du Commonwealth, situés à Beaurains (Pas-de-Calais), tournent à plein régime.

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"On est face au plus gros challenge depuis notre création", assure Nelly Poignonnec, porte-parole de l'agence française de la CWGC (Commonwealth War Graves Commission). 

"On sent que le centenaire approche et que c'est un temps fort pour les pays du Commonwealth",


ajoute-t-elle, constatant déjà une augmentation du nombre de visiteurs dans les cimetières, où le gazon, partout changé là où c'est jugé nécessaire, est encore plus impeccable que d'habitude.

L'agence française, qui emploie 435 personnes (dont 12 % d'expatriés), gère les panneaux signalétiques pour les cimetières et les mémoriaux, ainsi que les stèles des tombes et les plaques des mémoriaux de 23.000 sites, dans 153 pays.

L'atelier où les cadences sont les plus fortes est de loin celui de la gravure. D'une production annuelle de 6.000 unités il y a quelques années, l'atelier est désormais passé à 22.000 stèles par an. "On grave 100 stèles par jour, réparties sur cinq machines et sur trois postes puisqu'on travaille matin, après-midi et nuit. On est trois équipes de trois", explique Olivier Lenoir, artisan de la CWGC depuis 29 ans.



En attendant, les nombreuses pierres sont stockées dans la cour intérieure du bâtiment, protégées du vent et de la pluie sous du plastique. Les stèles dans les cimetières sont à nouveau gravées en moyenne tous les 25 ans, en raison des conditions climatiques et de l'érosion naturelle. Elles sont changées quand la gravure sur place ne suffit plus. Et il en faut aussi de nouvelles.

Des restes humains sont régulièrement découverts, "à 90 % dans le Nord, le Pas-de-Calais et la Somme", selon Nelly Poignonnec, trois départements où les troupes de l'Empire britannique ont participé à de terribles combats durant la Grande Guerre.

La CWGC, dont le siège social est à Berkshire au Royaume-Uni, a été fondée en 1917 par Sir Fabian Ware. Sa mission est de prendre soin des sépultures des près de 1.700.000 membres des forces du Commonwealth, morts pendant les deux conflits mondiaux.


Demandes de traitement particulier 

Elle est financée par six Etats du Commonwealth (cercle de 53 membres, essentiellement d'anciennes colonies britanniques), en fonction du nombre des victimes: Royaume-Uni (78,43 % des cotisations), Canada (10,07 %), Australie (6,05 %), Nouvelle-Zélande (2,14 %), Afrique du Sud (2,11 %) et Inde (1,20 %).

"Il y a un principe d'égalité de traitement entre les soldats. On ne fait pas de distinction entre la nationalité, l'âge, s'il était important ou le fils de quelqu'un d'important", explique Nelly Poignonnec, ajoutant devoir gérer beaucoup de demandes de la part de familles ou d'associations pour un traitement particulier, surtout à l'occasion du centenaire de la Première guerre.

Pour ce qui est de la ferronnerie, de la menuiserie et du jardinage, l'agence de Beaurains ne s'occupe que des 3.000 sites en France, où plus des deux tiers des 575.000 soldats du Commonwealth inhumés sont morts pendant la Grande Guerre.



Le travail y est beaucoup plus artisanal que pour la gravure. Christian, 50 ans, travaille seul dans son atelier de ferronnerie avec des outils qui devaient déjà être ceux d'un forgeron au Moyen-Age : marteau, enclume et une cheminée toute simple.

Arrivé à la CWGC il y a 25 ans, Christian a dû s'adapter aux unités de mesure britanniques. "Il faut une grande patience", confie le ferronnier, qui restaure les épées des Croix du sacrifice, les portails et les petites portes des boîtes à registres, parfois vandalisées.

A la menuiserie, où sont notamment fabriqués des cercueils et des bancs, il y a "un maître et son élève", explique Nelly Poignonnec. "Un cimetière, ce n'est pas que la pierre et les fleurs. Le bois est important, les bancs apportent un élément chaleureux. Pour nous, il est important de créer une atmosphère de recueillement".
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