Les prétendants aux municipales avaient jusqu’à ce jeudi 6 mars 2014 à 18 heures pour déposer leur candidature en préfecture ou en sous-préfecture. Au total 3 communes de Picardie ne comptent aucun candidat : Misery dans la Somme, Saint-Maur dans l'Oise et Clamecy dans l'Aisne.
Ce jeudi matin une dizaine de communes n'avaient encore vu aucune liste être déposées en préfecture. Finalement ce soir elles ne sont que trois à ne compter aucun prétendant pour conquérir les charmes de la Marianne.
Quelles sont les communes sans candidat ?
- Misery : cette commune du secteur de Péronne dans la Somme compte 136 habitants. Elle était dirigée par Martine Lesturgez.
- Saint-Maur : ce village de l'Oise peuplé de 392 habitants est situé à mi-chemin entre Beauvais et Poix-de-Picardie. Jean-Claude Bieloff était le maire de cette commune.
- Clamecy : cette localité de l'agglomération soissonnaise rassemble 222 habitants. Jacques Heras a été élu maire de cette commune en 2008.
Pour mémoire la Picardie comptabilise 2291 communes.
Que va-t-il se passer pour ces communes sans candidats ?
Le préfet va nommer une « délégation spéciale » de trois membres. Ce collège devra gérer provisoirement les affaires courantes. Impossible pour cette instance d’embaucher de nouveaux salariés, de changer les taux d’imposition ou de voter le budget de la commune. La « délégation spéciale » ne peut rester en place que pour une durée maximale de trois mois.Que se passe-t-il après ce délai ?
Soit des candidats se sont manifestés et l’élection pourra avoir lieu. Soit personne n’est intéressé pour se faire élire et dans ce cas le préfet peut en dernier recours dissoudre la commune. Dans ce cas elle serait tout simplement rattachée à une commune voisine.
Avec Eric Ménindès, directeur des affaires juridiques-Préfecture de la Somme/Propos recueillis par Aurélien Béraège et Jean-Pierre Rey
Comment explique-t-on ce manque de candidats ?
C’était la première fois que l’Etat obligeait les candidats de toutes les communes à remplir une déclaration en préfecture. Jusque là, seules les listes des villes de plus de 3500 habitants devaient se soumettre à obligation. Cette procédure nécessitait des formalités administratives qui pouvaient paraître fastidieuses pour le candidats des petites communes.Conséquence : dans les municipalités de moins de 1000 habitants il ne sera plus possible de voter pour quelqu’un qui ne se présente pas officiellement en rajoutant son nom au crayon sur un bulletin. Le panachage restera cependant possible, à condition de voter pour des candidats qui ont bien rempli leur formulaire de candidature en préfecture. Voir les conséquences de ces changements dans le code électoral sur le site du ministère de l'Intérieur.
La parité : une contrainte supplémentaire
Dans les petites communes les candidats peuvent se présenter sous forme de liste ou de manière individuelle. Dans les communes de 1000 à 3500 habitants, les listes doivent être complètes, et le panachage qui était possible jusque là est désormais interdit.Par ailleurs, l’obligation de parité hommes-femmes a été abaissée aux communes de plus de 1000 habitants. Lors des municipales 2008, seules les villes de plus de 3500 habitants étaient concernées par cette disposition. Cette extension de la parité a été vécue comme une contrainte supplémentaire par les candidats voulant constituer leurs listes.
Preuve de la difficulté à boucler certaines listes, les prétendants à la mairie de petites communes se sont présentés en préfecture le dernier jour des inscriptions. Voyez le reportage de France 3 Picardie tourné ce jeudi 6 mars 2014 à Amiens.
Ambiance à la préfecture de la Somme ce jeudi 8 mars 2014 à 18 heures.