L'union syndicale se fissure à La Redoute

A quelques heures de l'ultimatum lancé par la direction pour obtenir la ratification de l'accord sur le volet social du plan de reprise de l'entreprise vépéciste, l'union syndicale n'existe plus. La CFE-CGC a choisi de signer, la CFDT et SUD sont prêtes à des concessions.

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La CFE-CGC de La Redoute a annoncé jeudi qu'elle signerait l'accord de la direction sur le plan social, et SUD et la CFDT ont annoncé des concessions, alors que l'actionnaire Kering suspend la survie de l'entreprise à un accord majoritaire.
"L'ensemble des mesures sociales que nous n'avons eu de cesse d'améliorer tout au long de ces négociations est un bon package, comparativement aux pratiques habituelles", a indiqué la CFE-CGC dans un communiqué.


Mettre fin au climat délétère qui s'est installé entre les salariés


Le syndicat regrette des indemnités de départ trop faibles pour les agents de maîtrise et les jeunes cadres, mais a malgré tout décidé de signer, "constatant le climat délétère s'installant entre les salariés, conscient de la nécessité de mettre en place au plus vite le plan de modernisation".
Le groupe Kering, actionnaire de La Redoute, met la pression pour obtenir jeudi soir au plus tard la signature d'un accord majoritaire sur le plan social.
Selon des chiffres avancés par la CFE-CGC, lors des dernières élections professionnelles en 2010, la CFDT a remporté 31,4% des voix, la CFE-CGC 22,3%, la CGT 17,4% et SUD 15,5%. La seule signature de la CFE-CGC ne serait ainsi pas suffisante.


La CGT ne signera pas 


Deux mois après l'annonce le 9 janvier de la suppression de 1.178 des 3.437 postes de La Redoute, la direction du vépéciste a dévoilé lundi à Roubaix les grandes lignes du protocole d'accord sur les mesures d'accompagnement social.
Il prévoit notamment 20.000 euros de plancher pour les indemnités de départs volontaires - contre 15.000 lors d'une précédente réunion de négociations - plus 750 à 1.200 euros par année d'ancienneté en fonction des cas.
L'intersyndicale CFDT-CGT-SUD réclamait jusqu'à jeudi matin 40.000 euros de plancher, plus 1.500 euros par année d'ancienneté et 36 mois de congés de reclassement et souhaite que cette même somme soit bloquée pour les salariés qui ne seraient pas concernés par le plan social.


La CFDT et SUD prêts à des concessions


Mais dans un communiqué commun diffusé jeudi après-midi, la CFDT et SUD ont fait des concessions, sans toutefois appeler à signer l'accord ni revenir sur la revendication de 40.000 euros de plancher pour les indemnités de départ volontaires.
Les deux syndicats demandent désormais 18 mois de congés de reclassement, contre 36 précédemment - la direction en propose toujours 12. Ils proposent ensuite 1.200 euros de prime annuelle dès la première année d'ancienneté, contre 1.500 euros précédemment.
Ces propositions sont "une manière de faire revenir la direction à la table des négociations", espère Thierry Bertin, délégué syndical SUD.
La direction de La Redoute n'était pas joignable dans l'immédiat.

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