Malgré les performances de son équipe qui s'accroche à la 3e place de la Ligue 1 derrière le PSG et Monaco, le président du LOSC, Michel Seydoux, n'a visiblement pas le coeur à rire. Qualification européenne ou pas, le LOSC devra se serrer la ceinture, annonce-t-il dans France Football.
C'est un Michel Seydoux visiblement amer qui s'exprime ce mardi dans l'hebdomadaire France Football. Alors que le LOSC tire son épingle du jeu sur le terrain derrière les grosses écuries que sont le PSG et Monaco, la situation financière du club ne promet pas vraiment, selon lui, des lendemains qui chantent. "Quel que soit notre classement en fin de saison, on va avoir beaucoup de mal à bâtir un budget ambitieux pour 2014-2015", annonce le président lillois. "On va en faire un, mais il sera moins dépensier que l'actuel. On est déjà presque en surrégime".
Michel Seydoux va donc "repartir d'une copie blanche", ce qui ouvre la porte au départ de plusieurs joueurs cadres en fin de saison, pour alléger la masse salariale surveillée de près par la DNCG, le gendarme financier du foot français. "On ne peut pas se fixer une qualification (européenne NDR) comme objectif économique", admet-il. " Mais sportivement, il faut tout faire pour y aller. Quand j'explique cette équation à la cellule de recrutement, pff... ou alors, il faut gagner à l'Euro Millions !".
"Revenir aux fondamentaux"
"Nous sommes dans l'obligation de revenir aux fondamentaux", affirme le patron des Dogues. "C'est-à-dire la formation, la postformation et une équipe professionnelle qui va être, par définition rajeunie. Nos frais généraux ont augmenté (avec le centre d'entraînement de Luchin et le nouveau stade NDR), donc on coupe dans ce qui est malléable : la masse salariale."D'autant qu'aucun repreneur ou nouvel investisseur ne semble se profiler. "Aujourd'hui, la maison France, ce n'est pas très sexy", assène Michel Seydoux. "On a la taxe à 75% sur les hauts revenus et une fiscalité plus lourde que celle de l'Allemagne, la référence à la mode".
"Est-ce que 16 équipes, ce ne serait pas bien ?"
Le président du LOSC craint également les effets de la mise en place du fair-play financier par l'UEFA, qui selon lui, "conduit à geler les positions". "Si l'UEFA nous dit de façon définitive : "Vous avez 60 millions d'euros de recettes donc vous ne pouvez pas dépenser plus", cela signifie qu'on ne peut pas augmenter notre budget pour nous rapprocher de Marseille ou de Lyon. Comment, dans un monde libre, peut-on bloquer quelqu'un qui veut investir ?"Et pour le président lillois, l'Euro 2016 organisé en France ne changera rien à la donne. "Le foot n'est pas culturel en France", constate-t-il. "Il est dans les gènes des Anglais, des Allemands, un peu des Espagnols et des Italiens. (...) Un club comme Lille est plus une société du spectacle. Quand le spectacle est beau et plaît, on a des clients et des gens dans les tribunes. Mais si on était en Ligue 2, on n'aurait peut-êt re même pas 5000 personnes dans notre grand stade...".
Du coup, Michel Seydoux semble se rallier à l'idée d'une Ligue 1 resserrée, à laquelle il se disait pourtant hostile il y a peu. "Est-ce que 16 équipes, ce ne serait pas bien avec derrière deux groupes de L2 ? Ne faut-il pas revenir sur les barrages ? Il faudrait avoir me courage de tout mettre à plat, les avantages acquis et le reste. Si on veut que notre Championnat s'exporte, on ne peut pas jouer dans des stades à moitié plein dans des petites villes de campagne. Si le match phare qu'on propose à l'international, c'est Guingamp-Evian TG, cela ne va pas le faire".