Deux vigiles du supermarché Auchan de Petite-Forêt, licenciés début avril pour avoir giflé un client, saisissent mardi les prud'hommes de Valenciennes pour demander leur réintégration, a-t-on appris auprès de leur avocat.
"On demande la réintégration des deux salariés et la condamnation d'Auchan à leur verser des dommages et intérêts conséquents pour licenciement totalement abusif", a déclaré Me Stéphane Dominguez, confirmant des informations de la presse locale.
L'avocat devait déposer le dossier "dans l'après-midi". "On attend une date pour passer en bureau de conciliation. S'il n'y a pas d'accord, on ira en bureau de jugement pour plaider le dossier. On est sur une affaire qui va durer six à neuf mois", a ajouté l'avocat.
Les deux vigiles, 53 et 54 ans, ont été licenciés pour faute grave le 7 avril pour des faits qui remontent au soir du 6 mars. "Il y a eu une interpellation de deux jeunes ivres. Ils allaient voler une bouteille. On a appelé la police qui n'a pas pu se déplacer. Ils ont craché, insulté et poussé un agent. On n'a fait que répondre", a affirmé l'un de ces deux vigiles,
Jean-Paul Marchant, 53 ans, salarié d'Auchan depuis 32 ans. M. Marchant dit avoir ensuite demandé à l'un des deux clients de cesser ses insultes, avoir essuyé des crachats en retour puis avoir giflé le jeune. "Il me met un coup au visage, mon collègue réagit derrière" en le giflant à son tour, a-t-il expliqué. Les deux jeunes clients sont finalement partis en payant leur bouteille et n'ont pas porté plainte.
Depuis la mise à pied des deux vigiles, les salariés du supermarché se sont mobilisés par plusieurs grèves et débrayages, selon Pascale Urbaniak, déléguée syndicale FO. "Pour nous, c'est délibéré, ils veulent virer les anciens", a assuré la syndicaliste.
"Les faits qui ont été constatés sont graves et la décision qu'on a prise ne pouvait pas être différente", a rétorqué le directeur du magasin, Alexandre Saussard, invoquant "des règles de déontologie applicables à tous les services de sécurité privée".