Un psychologue lillois alerte sur les pressions que connaissent les salariés des banques

Tensions avec les clients, temps manquant, poids des procédures: les salariés des banques travaillent sous pression, indique une vaste enquête sur les risques psychosociaux dans le secteur bancaire publiée lundi par le syndicat SNB/CFE-CGC

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Pour cette étude, plus de 5.700 salariés adhérents du SNB, premier syndicat du secteur, ont été interrogés en ligne début 2014, et les résultats comparés avec ceux de la précédente enquête, datant de 2011. En trois ans, la crainte de perdre son emploi augmente, passant de 23,1% à 28,9%. Si globalement les résultats montrent une légère amélioration, la situation reste préoccupante.

"L'importance de la charge quantitative de travail" dans le secteur, conjuguée au sentiment des salariés d'avoir sur cette situation des "marges faibles" d'action, en est la cause, souligne l'auteur de l'enquête, Xénophon Vaxevanoglou, psychologue du travail et maître de conférences à l'université Lille 2.

Tous postes confondus, 63,6% des salariés affirment ne pas disposer du temps nécessaire pour travailler correctement. Le rythme de travail est selon eux dicté par les procédures et normes (pour 73,5% des sondés), devant les contrôles de la hiérarchie (63,9%) et les contraintes techniques (54,4%).
Ces contraintes liées à "l'industrialisation des processus" impactent "fortement et négativement les collaborateurs", qui dans plus d'un cas sur deux (57,5%) considèrent n'avoir pas les moyens de travailler et ont du mal à concilier travail et obligations familiales pour 46,2% des personnes ayant répondu.

Parallèlement, plus d'un sur deux (55,6%) déclare rencontrer des tensions avec les clients. Et près d'un sur quatre (38,4%) avoue avoir eu peur au travail. "Mais ce qui marque avant tout, c'est l'exigence de répression des émotions", reconnue par 73% des personnes. Cette situation, alors même qu'ils "doivent faire face à des personnes en détresse (...) produit une tension émotionnelle qui peut générer de la souffrance", constate l'auteur.

Une minorité témoigne en outre de harcèlement: plus de 18% rapportent des comportements méprisants et près de 17% un déni de la qualité de leur travail. Face à cette situation, la bonne coopération entre collègues permet de "diminuer l'intensité des risques" psychosociaux. Ainsi, plus de 72% des personnes disent pouvoir compter sur le soutien de leurs collègues, 50% de leur hiérarchie. S'ils sont seulement 40% à juger leur travail reconnu à sa juste valeur, une écrasante majorité (85,2%) trouve néanmoins du sens à son activité.

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