L'actionnaire majoritaire du Racing Club de Lens, Hafiz Mammadov, a officialisé ce mardi le rachat du club de Sheffield Wednesday qui évolue en Championship, la 2e division anglaise.
Le club anglais de Sheffield Wednesday a officialisé ce mardi son rachat par Hafiz Mammadov, déjà actionnaire majoritaire du Racing Club de Lens. L'homme d'affaires azerbaïdjanais a racheté 100% du capital détenu par l'ancien propriétaire des Owls ("Hiboux"), Milan Mandaric.
"Je suis immensément ravi et fier d'avoir trouvé un accord pour acheter ce club merveilleux", a-t-il déclaré dans le communiqué diffusé sur le site internet du club du Yorkshire (nord de l'Angleterre). "Je suis un passionné de football avec un énorme respect pour le football anglais. Je cherchais à investir en Angleterre depuis un certain moment mais j'étais résolu à trouver le bon club. Je suis extrêmement ambitieux et je sens que les Owls correspondent à ma passion, mon désir de succès et à ma devise : "Azerbaïdjan, Terre de Feu". Je promets aux supporters que je travaillerai extrêmement dur pour amener le succès auquel tout le monde aspire à juste titre".
Absent de l'élite depuis 14 ans
L'accord doit encore être validé par la Football League, l'instance qui régit le Championship (2e division anglaise), où évolue le club. Le montant de la transaction n'a pas été révélé. Ce mardi matin, le journal L'Equipe évoquait la somme de 50 millions d'euros. Fondé en 1867, "Wednesday" est l'un des plus anciens clubs d'Angleterre. Le dernier de ses quatre titres de champion d'Angleterre remonte à 1930. Les Owls n'ont plus évolué en Premier League - l'élite du foot anglais - depuis la saison 1999/2000 et sont même descendus deux fois en League One (3e division), mais restent un club très populaire (26 000 spectateurs en moyenne la saison dernière).Pour ramener Sheffield Wednesday vers les sommets, Hafiz Mammadov va sortir le chéquier. Le club - en difficulté financière depuis de longues années - ne dispose pas d'un très grand effectif. Cette saison, il n'a fini que 16e du Championship et devra recruter s'il veut progresser. D'autant que la concurrence est très rude en 2e division anglaise, où de nombreux clubs sont soutenus et détenus par de riches hommes d'affaires étrangers (Birmingham, Cardiff, Fulham, Blackburn...).
Les derniers exploits de Sheffield Wednesday remontent à 1993, lorsque les Owls avaient atteint les finales de la FA Cup (Coupe d'Angleterre) et de la Coupe de la League. Les Blanc et Bleu comptaient alors dans leur effectif un certain Chris Waddle, bien connu des supporters marseillais. Selon L'Equipe, l'ex-attaquant de l'OM, qui vit aujourd'hui à Sheffield, pourrait se voir confier des responsabilités dans le nouvel organigramme du club.
Et le RC Lens dans tout ça ?
Le challenge qui attend Hafiz Mammadov outre-Manche va nécessiter beaucoup d'argent. Depuis une dizaine d'années, le football anglais est devenu le terrain de jeu des milliardaires du monde entier et les dépenses explosent, même en deuxième division. "Pour la première fois depuis 12 ans, les coûts salariaux ont dépassé les recettes en Championship", s'alarme le cabinet d'audit Deloitte dans son dernier rapport sur les finances des clubs anglais. "Le ratio masse salariale/recettes a atteint un taux record de 106 % et nous avons enregistré des pertes records de 241 millions de £ (presque 300 millions d'euros)". La saison dernière, le club de Bolton affichait une masse salariale de 45 millions d'euros sans parvenir à décrocher l'un des trois tickets pour la Premier League. C'est 9 fois plus que la masse salariale (encadrée) du RC Lens cette saison en Ligue 2 !Dans cette course à l'"armement", Hafiz Mammadov aura-t-il encore beaucoup d'argent à investir chez les Sang et Or ? Pour l'instant, l'actionnaire assume son rôle à Lens : la semaine dernière, il s'est déplacé en personne pour apporter les garanties financières exigées par la DNCG , l'instance de régulation du football français. Selon Gervais Martel, le Racing disposera la saison prochaine d'un budget de 40 à 45 millions d'euros, ce qui devrait le placer économiquement dans le top 10 de la Ligue 1.