Une dizaine d'intermittents du spectacle sont restés perchés vendredi pendant dix heures sur le toit de la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) du Nord/Pas-de-Calais, à Lille, avant d'en descendre d'eux-mêmes à 17H00.
Les forces de l'ordre étaient arrivées peu après 07H00 pour déloger la vingtaine d'intermittents occupant depuis mardi la cour de la Drac, dans le Vieux-Lille. Une dizaine avait été chassée des lieux, tandis qu'une dizaine d'autres était montée sur le toit, refusant d'en descendre tant qu'ils n'avaient pas obtenu de rendez-vous téléphonique avec le ministre du Travail François Rebsamen, ont expliqué plusieurs membres de la coordination des Interluttants 59-62.
Les intermittents ont finalement décidé de mettre un terme à leur occupation et ont quitté le bâtiment de la Drac vers 17H00. "Il faut savoir s'arrêter afin de préparer d'autres actions. On ne lâchera pas", a expliqué l'un d'eux, Nicolas Grard. "Suite à la déclaration de Manuel Valls, on était choqué, triste de ses recommandations. Il a fait le rêve du Medef, c'est l'Etat qui va financer une partie de l'assurance-chômage. Nous, on veut que ça reste dans la solidarité inter-professionnelle", a-t-il déclaré.
Le Premier ministre Manuel Valls a annoncé jeudi la signature de l'agrément de la nouvelle convention d'assurance-chômage et le financement par l'Etat de manière transitoire du manque à gagner pour l'Unedic de la mesure la plus contestée par les intermittents du spectacle, le différé d'indemnisation qui ne s'appliquera donc pas au 1er juillet.
Une soixantaine de personnes, venue soutenir les intermittents, a été maintenue dès le milieu de matinée derrière un cordon de CRS, qui bloquaient les accès à la Drac.