Le maire communiste d'Auby (Nord), Freddy Kaczmarek, a décidé de se mettre en grève vendredi pour protester contre la réforme territoriale et la baisse des dotations de l'Etat.
Dans une lettre "distribuée aujourd'hui (mercredi) dans toutes les boîtes aux lettres" de ses administrés et transmise à l'AFP, le maire explique que "ce vendredi 27 juin, toute la journée, les portes de l'hôtel de ville seront fermées, le téléphone coupé", mais qu'"à l'intérieur, le personnel travaillera". Les élus en grève - hormis ceux du groupe socialiste qui ne soutiennent pas l'initiative, selon M. Kaczmarek - "serons présents dans la cour" de l'hôtel de ville pour expliquer les raisons de cette action et pour soumettre une pétition exigeant un référendum, a expliqué le maire de cette commune du bassin minier de près de 8.000 habitants.
"L'Etat est en liquidation, le Premier ministre a annoncé la fin des départements et le regroupement des régions, le tour des communes viendra après 2020 (...). Ces mesures sont prises alors que les députés et sénateurs n'ont pas encore fini de débattre de la loi sur la décentralisation", écrit Freddy Kaczmarek dans sa lettre, dénonçant "un véritable coup d'Etat contre la démocratie".
"Ras-le-bol"
Pour l'édile communiste, élu en 2001, la fronde des maires, et notamment la motion de l'Association des maires de France (AMF) pour protester contre la baisse des dotations de l'Etat - que M. Kaczmarek soumettra à son conseil municipal lundi - est "une première en France". "Il y a un ras-le-bol de tous les élus sur les réductions budgétaires et sur le harcèlement administratif et réglementaire dont on est victime tous les jours, de plus en plus. On a l'impression qu'on ne peut plus travailler en France", a-t-il déclaré à l'AFP."Depuis 2009, l'Etat m'a retiré presque 900.000 euros de dotations sur mon budget. Rien que cette année, j'ai droit à une réduction de 137.000 euros. On n'arrive plus à rien faire", a souligné M. Kaczmarek.