Le préfet du Nord a interdit par un arrêté publié dimanche une manifestation de soutien à la Palestine prévue lundi dans le centre-ville de Lille en raison de sa concomitance avec les cérémonies du 14 juillet.
L'appel à manifester place de la République, à quelques mètres du défilé du 14 juillet et quasi à la même heure, avait été lancé à l'issue d'une autre manifestation dimanche midi, qui a réuni entre 2.300 et 6.000 personnes contre les frappes militaires israéliennes sur Gaza.
"En l'absence de déclaration en préfecture, cette interdiction répond à la préoccupation d'assurer la tranquillité et l'ordre public alors que sont organisés, sur le même lieu et à la même heure, le défilé et les cérémonies traditionnelles en l'honneur de la Fête nationale", explique la préfecture dans un communiqué.
"D'autres lieux ont été proposés aux associations permettant de concilier l'organisation de cette manifestation, l'expression du droit de manifester et le bon déroulement des cérémonies du 14 juillet", précise l'institution. Dans son arrêté, le préfet justifie sa décision notamment par l'organisation de trois manifestations non-déclarées vendredi, samedi et dimanche, leur ampleur, et "des slogans particulièrement hostiles à l'encontre des institutions françaises" lancées lors du dernier rassemblement.
La nouvelle manifestation lilloise devrait donc avoir lieu Grand Place à 17h. Le défilé lui part à 17h30.
Des manifestations dans le calme partout en France, mais quelques échauffourées à Paris
Manuel Valls a condamné dans un communiqué "avec la plus grande fermeté" les "violences" qui ont eu lieu "aux abords des synagogues" à Paris ce dimanche. "De tels actes qui visent des lieux de culte sont inadmissibles", a ajouté le Premier ministre, assurant que la France "ne tolérera jamais que l'on essaie par la violence des mots ou des actes d'importer sur son sol le conflit israélo-palestinien".
Dans un autre communiqué, SOS Racisme a fait valoir que "le soutien aux Palestiniens ne peut être la haine des juifs. Aider cette zone en conflit, c'est exporter la paix et non importer la haine", insiste l'association antiraciste.
A Lille, entre 2.300 (selon la police) et 6.000 personnes (selon les organisateurs) s'étaient auparavant rassemblées dimanche matin dans le quartier populaire de Wazemmes et ont scandé des slogans hostiles à Israël, qualifié d'Etat "assassin" et "criminel". François Hollande était accusé de complicité. Au lendemain de la "petite finale" du Mondial de football, une pancarte indiquait "Brésil-Pays-Bas 0-3, Israël-Gaza 0-125 tués. Qu'attend le monde pour réagir?".