Une centaine de migrants se sont installés dans un nouveau squat à Calais, aménagé sur un site occupé auparavant par une société de recyclage de métaux, après les évacuations menées le 3 juillet par les forces de l'ordre, a-t-on appris mardi auprès des associations d'aide aux migrants
Une nouvelle menace d'évacuation plâne sur les migrants à Calais. Délogés début juillet, ils sont nombreux à s'être réfugiés dans une ancienne entreprise de recyclage. Un site jugé dangereux car autrefois il aurait été classé SEVESO.
Pour les associations, comme "passeurs d'hospitalité", c'est au contraire une solution qui a été trouvée. l s'agit en fait d'une ancienne usine de 12 000 mètres carrés. C 'est la première fois depuis la fermeture de Sangatte que des migrants s'installent dans une aussi grande structure. Médecins du monde y amène actuellement des douches et des WC pour assurer un minimum de confort.
"On soutient ce squat, il n'est pas légal mais légitime, c'est une situation d'urgence humanitaire, il faut mettre ces personnes à l'abri", a déclaré à l'AFP Séverine Mayer, du collectif Calais Ouverture Humanité "Ce lieu a été ouvert pour permettre à des gens de se poser, d'avoir un abri", a-t-elle ajouté, soulignant que cette initiative, menée par des activistes de No Border, était soutenue par les associations d'aide aux migrants de Calais.
Le 3 juillet, 610 migrants, installés pour la plupart sur un site de distribution de repas mais aussi dans trois squats à Calais, avaient été évacués par la police. "La quasi-totalité des personnes arrêtées et envoyées ailleurs sont revenues à Calais mais il n'y a plus rien, plus d'abri, plus de tentes, plus de matériel", a expliqué Séverine Mayer. Les associations d'aide aux migrants ont dénoncé mardi, lors d'une conférence de presse sur le site, dans un quartier d'habitation à l'ouest du centre de Calais, l'attitude de l'État et de la ville de Calais qui "méprisent la situation des migrants et bafouent les droits de l'Homme".
Des migrants avaient commencé à s'installer sur le site samedi soir à l'issue d'une manifestation à Calais à laquelle avaient participé 300 à 400 personnes.
Au cours des cinq premiers mois de l'année, quelque 3.000 clandestins ont été interceptés à Calais, où ils essaient d'embarquer pour la Grande-Bretagne.