Réforme territoriale : les députés proposent une nouvelle carte avec le Nord-Pas-de-Calais et la Picardie fusionnés

Les députés PS se sont accordés mardi sur une nouvelle carte de France avec seulement 13 régions pour tenir compte des critiques sur la réforme territoriale, qui démarre dans l'hémicycle ce soir. Le projet prévoit la fusion du Nord-Pas-de-Calais avec la Picardie.

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Le secrétaire d'Etat à la Réforme territoriale, André Vallini, a estimé mardi que la nouvelle carte régionale proposée par les députés socialistes allait "dans le bon sens". "Les trois propositions faites par le groupe socialiste ont leur cohérence, elles me semblent aller dans le bon sens", a-t-il déclaré devant la presse, avant l'ouverture du débat à l'Assemblée sur la réforme des régions à partir de mardi soir.

Les députés PS se sont accordés mardi matin sur une fusion des régions Poitou-Charentes-Limousin-Aquitaine d'une part, Nord-Pas-de-Calais-Picardie d'autre part, et enfin Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne, soit un découpage différent de celui du projet du gouvernement.

Concernant l'association du Nord-Pas-de-Calais et de la Picardie, "il y a des réticences, des résistances", notamment par rapport au risque que cette région soit ravie par le FN, mais "il y a aussi beaucoup de parlementaires qui pensent que c'est cohérent", a-t-il souligné. Enfin une fusion Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne est "une éventualité à prendre en compte".

Au nord, la fusion entre Picardie et Champagne-Ardenne n'avait en effet guère de soutien, les élus de la première se voyant davantage avec le Nord-Pas-de-Calais et ceux de la seconde avec la Lorraine. Certains députés du Nord, comme Bernard Roman ou Rémy Pauvros, ont relayé la crainte de voir une région Nord-Pas-de-Calais-Picardie tomber aux mains du Front national aux élections de 2015. "On ne fait pas une carte sur des hypothèses électorales", leur a répondu le député de l'Héraut Sébastien Denaja.

Sur le droit d'option des départements, qui pourraient dans un second temps changer de région, Vallini a indiqué qu'il souhaitait "l'assouplir" pour "rendre moins difficile" ces changements, par la suppression du principe d'une consultation populaire et peut-être une majorité qualifiée dans les assemblées revue à la baisse. "Le gouvernement a toujours dit qu'il était très ouvert à l'évolution de la carte régionale" et "la carte du gouvernement n'est pas à prendre ou à laisser", a insisté le secrétaire d'Etat, faisant part de son "plus grand respect du Parlement et de ses prérogatives".

Jugeant le "dialogue constructif entre le gouvernement et le Parlement", M. Vallini a appelé "chacun, de droite comme de gauche, de quelque région qu'il soit, à apporter sa contribution" au débat pour bâtir "une carte régionale pour les 50 ans qui viennent".

Le PRG votera contre cette nouvelle carte

Roger-Gérard Schwartzenberg, chef de file des députés radicaux de gauche, a déclaré mardi que la nouvelle carte de réforme territoriale était "bâclée" afin de "favoriser ou défavoriser tel dirigeant socialiste" et que les députés PRG ne voteraient pas le texte "en l'état actuel".

"Cette carte a été bâclée in extremis sur un bout de table à l'occasion d'une réunion du groupe socialiste. Il n'y a pas la moindre considération d'intérêt général qui guide ce découpage, qui est simplement fait pour favoriser ou défavoriser tel dirigeant socialiste", a déclaré dans les couloirs de l'Assemblée le député PRG du Val-de-Marne. "Le fait de rajouter la Picardie au Nord-Pas-de-Calais est destiné à gêner Martine Aubry".
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