Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement, a opposé jeudi l'"unité historique" des régions Nord/Pas-de-Calais et de la Picardie aux fortes réticences de Martine Aubry, la maire (PS) de Lille, devant cette fusion qu'elle a qualifiée d'"aberration."
"J'entends ce que dit Martine Aubry. En même temps, il y a véritablement une unité historique, sociale, culturelle, économique, linguistique entre le Nord-Pas-de-Calais et la Picardie", a plaidé M. Le Guen jeudi sur RTL."Deux régions pauvres ne feraient pas non plus le bonheur de qui que ce soit", a rétorqué le secrétaire d'Etat aux opposants à la fusion, pour qui "deux (régions) pauvres n'ont jamais fait un riche."
"Après, Martine Aubry pose une question, celle du revenu des habitants, de la richesse de ces deux régions". "Il faut entendre ce qu'elle dit. L'Etat a l'intention de mettre en place une politique de solidarité territoriale" et "il existe déjà des péréquations", a également déclaré M. Le Guen.
Mme Aubry et des hauts responsables socialistes du Nord ont qualifié d'"aberration économique et sociale" le projet de fusion de leur région et de la Picardie, proposé par les députés PS en lieu et place de la fusion Picardie-Champagne-Ardenne, peu populaire, dans leur nouvelle carte de France réduite à 13 régions.
"Je crois aujourd'hui qu'on se dirige vers une carte qui va rassembler très largement au-delà de la gauche", a assuré M. Le Guen. S'agissant de la Bretagne, M. Le Guen a vu "une confrontation entre une logique économique qui verrait certainement une grande région Ouest et une logique culturelle
avec, pour les Bretons qui n'ont pas achevé complètement l'unité et le renouveau du développement de leur région, l'idée peut-être dans un premier temps de travailler ensemble."
Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, proche de François Hollande, s'est opposé à la fusion de la Bretagne et des Pays de la Loire, idée pourtant défendue par de nombreux socialistes, dont le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll et l'ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault.
"Sur l'ensemble des questions touchant à l'organisation territoriale, nous allons engager un processus qui commence aujourd'hui et qui va aboutir en 2020. Tout cela n'est pas figé, on voit bien qu'au fur à mesure que progresse la discussion, il y a une forme de décantation", a conclu M. Le Guen