Le député PS du Nord Bernard Roman a appelé lundi ses camarades du Nord-Pas-de-Calais et de la Picardie à soutenir collectivement l'idée de ne pas fusionner pour l'instant les deux régions, mais sans écarter pour l'avenir la possibilité de rapprochements voire d'une fusion.
Son initiative intervient trois jours après la sortie de la maire PS de Lille, Martine Aubry, contre cette fusion votée par les députés. Elle a réclamé "le temps de porter une grande réforme qui ait un sens" et évoqué l'hypothèse d'une grande région regroupant Nord-Pas-de-Calais, Picardie et Normandie.
"Au-delà des arguments historiques, géographiques, économiques ou politiques qui ont tous leur légitimité (...) je continue de penser, pour en avoir parlé avec un certain nombre d'entre vous, qu'il reste une solution" qui "pourrait nous rassembler plus largement avant la fin de l'examen du texte", a écrit M. Roman dans un "message" adressé aux députés des trois départements et transmis à la presse.
Comme c'est le cas aujourd'hui pour les régions Bretagne, Pays de la Loire et Centre, a expliqué cet élu nordiste, cette solution consisterait à "maintenir le découpage de nos deux régions en l'état sans obérer pour l'avenir la possibilité, soit de rapprochements soit même d'une fusion à terme".
Comme "il faudrait, pour y parvenir, convaincre le groupe et le gouvernement qu'une large majorité des parlementaires de nos deux régions se rallient à cette position", cet élu a demandé à Manuel Valls de réunir début septembre les députés ou parlementaires socialistes des deux régions, pour "sereinement tenter de dégager cette solution" et l'intégrer dans le projet de loi lors de la navette parlementaire.
Même si M. Roman pense que "d'un point de vue économique, fusionner les deux régions aujourd'hui n'est pas une bonne chose", il votera mercredi en première lecture l'ensemble du premier volet de réforme territoriale, a-t-il indiqué.
D'après lui, les parlementaires socialistes du Nord-Pas-de-Calais et de la Picardie, qui ont été consultés avant la proposition de fusion, sont partagés mais "certains ont évolué" vers une opposition.
M. Roman juge nécessaire pour cette réforme "capitale" de rechercher collectivement "la meilleure réponse politique, susceptible de rallier une large majorité des parlementaires qui vont être amenés à la voter, mais aussi d'être entendue et comprise par les six millions d'habitants de nos deux régions", selon son message aux députés.