Calais : MyFerryLink pourrait cesser son activité à la fin de l'année, selon Eurotunnel

La compagnie maritime transmanche MyFerryLink, ex-SeaFrance à qui Eurotunnel loue les bateaux, risque de devoir cesser son activité à la fin de l'année si son appel de l'interdiction britannique d'opérer depuis Douvres n'est pas suspensif, selon le PDG d'Eurotunnel.

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"L'hypothèse la plus vraisemblable pour la fin de l'année est que MyFerryLink soit arrêté", a déclaré Jacques Gounon, patron d'Eurtunnel exploitant du tunnel sous la Manche, lors d'une conférence téléphonique à l'occasion de la publication des résultats semestriels du groupe. L'autorité britannique de la concurrence et des marchés (CMA) a confirmé le 27 juin "sa décision selon laquelle Eurotunnel ne doit plus être autorisé à exploiter le service de MyFerryLink depuis Douvres". La CMA estime que MyFerryLink doit être indépendante d'Eurotunnel.

600 emplois menacés

M. Gounon a indiqué attendre "sous quelques jours la notification de l'autorité britannique de la concurrence". "Nous allons faire appel, et demander que l'appel soit suspensif, mais nous avons peu de chances d'obtenir gain de cause", a-t-il estimé. MyFerryLink "a de bonnes chances de gagner" en appel, a-t-il ajouté, mais il est probable que la décision soit rendue après l'échéance de six mois au terme de laquelle la compagnie devrait cesser son activité: "l'activité risque de s'arrêter alors qu'on n'a pas encore les résultats de l'appel", s'inquiète le PDG d'Eurotunnel.

Avec DFDS Seaways et P&O Ferries, MyFerryLink est l'une des trois compagnies desservant la ligne Calais-Douvres, principal point d'entrée pour le trafic transmanche en Grande-Bretagne, et compte 533 emplois en France et 71 en Grande Bretagne.

Les résultats du premier semestre d'Eurotunnel sont dans le rouge. Le groupe affiche une perte nette d'ensemble de 11 millions d'euros, réduite de plus d'un tiers par rapport à celle de la même période de l'an passé. Saisonnière, l'activité transmanche est traditionnellement bien meilleure au second semestre qu'au premier. Après une perte nette de 18 millions durant le premier semestre 2013, Eurotunnel avait dégagé en fin d'exercice un bénéfice net de 101 millions d'euros.

Le PDG d'Eurotunnel garde espoir


MyFerryLink "a de bonnes chances de gagner" en appel, a-t-il ajouté, mais il est probable que la décision soit rendue après l'échéance de six mois au terme de laquelle la compagnie devrait cesser son activité: "l'activité risque de s'arrêter alors qu'on n'a pas encore les résultats de l'appel", s'inquiète le PDG d'Eurotunnel.

Il a également fait état, mardi lors d'une conférence de presse, de la volonté du groupe de reprendre cette activité, dès qu'une décision de justice le leur permettra. "Tant que nous n'aurons pas épuisé toutes les voies de recours, on garde les bateaux(...) et on prévoit de redémarrer une exploitation parce que c'est une action stratégique de permanence de nos obligations de service public, souscrite il y a 25 ans", a détaillé le PDG du groupe.

"J'ai toujours dit que l'activité maritime est complémentaire de celle du tunnel. On peut avoir des incidents techniques (...), pour nous il est fondamental de garder nos clients et de les transférer sur nos bateaux", a-t-il ajouté. Quant au personnel de la compagnie, qui n'est pas salarié d'Eurotunnel puisque
constitué en scop, M. Gounon a évoqué lors d'une conférence téléphonique "un drame social, qui devrait occuper les services de l'Etat comme pour toute cessation d'activité".
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