Situation ubuesque à Ames, petit village du Pas-de-Calais, l'accès à la boulangerie est devenu très difficile depuis la pose d'une clôture et de barbelés devant l'entrée.
A Ames, la boulangerie est située rue Principale depuis des années. Dans un renfoncement. Pour s'y rendre, il faut passer sur un terrain qui appartient à l'ancien propriétaire du commerçant. Enfin, il fallait... Car depuis deux jours, ce propriétaire qui possède la maison voisine a installé une clotûre et des barbelets pour empêcher l'accès à la boulangerie via son terrain.
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"Me pourrir la vie"
Pourquoi ? Pas de raisons particulières. Une simple bisbille qui a viré à la guéguerre entre le boulanger et le propriétaire de la maison voisine (vide actuellement). "Il fait ça uniquement pour me pourrir la vie, affirme Patrick Andrzejewski, le boulanger. Ça fait 30 ans qu'il existe ce passage. Mes clients quand ils arrivent, maintenant ils voient un grillage et des barbelés." Concrètement, les clients peuvent passer par un autre passage mais selon le boulanger, "c'est très dangeureux"."Ce n'est pas gentil. C'est regrettable. C'est odieux", affirme Marcel Cocq, le maire d'Ames, en vacances mais qui se tient évidemment au courant de la situation. Mais c’est la loi, je n'y peux rien. En mettant cette clôture, il est dans son droit. C'est un terrain privé. Avant tout, ils vivaient en bon voisinage mais tout ne tenait qu'à un accord non écrit. A partir du moment où ils se sont brouillés, j'ai senti que ça allait mal tourner. " Le maire n'envisage même pas de médiation tant les deux voisins semblent dans un état de tension extrême. "Pourtant, pour le village, cette boulangerie, c’est extrêmement important. Mais je vois pas comment on peut intervenir dans cette affaire. " Le voisin qui a posé la clôture devrait tout de même recevoir un procès verbal pour n'avoir pas déposé de demande en mairie. Et le maire affirme que peut-être d'autres passages vers la boulangerie pourraient être aménagés (par un champ derrière ou une porte sur le côté ?) pour contourner le problème
Le boulanger qui a arrêté son métier de mécano il y a 5 ans pour reprendre le commerce a déjà vu son chiffre d'affaires baisser et envisage le pire : "Si fin août, une solution n'est pas trouvée, je fermerai définitivement". Marine, sa fille ne veut pas envisager cette "solution". Sur Facebook, elle a lancé un appel pour une manifestation de soutien ce dimanche.