Le président de l'Université libre de Bruxelles (ULB), une des plus prestigieuses de Belgique, a présenté sa démission lundi après avoir prononcé un discours de rentrée reprenant, sans jamais le citer, des extraits d'un discours de l'ancien président français Jacques Chirac.
"Conscient de l'image négative qui ternit aujourd'hui notre université (...), j'ai pris la décision, dans l'intérêt de l'institution, de démissionner de la présidence du conseil d'administration de l'Université", écrit Alain Delchambre dans une lettre adressée à l'ensemble de la communauté universitaire de l'ULB. L'affaire avait éclaté jeudi dernier, quand plusieurs médias belges avaient révélé que le discours prononcé par le patron de l'ULB lors de la séance académique de rentrée, le 19 septembre, était un "plagiat". Le texte contenait notamment un passage - "L'artiste donne à la vie comme au monde saveur, sens et beauté" - repris mot pour mot d'un discours prononcé par Jacques Chirac en 2003.
Le discours de M. Delchambre, ingénieur de formation, contenait en outre des extraits de déclarations de l'actuelle ministre française de la Santé, Marisol Touraine, et de l'ancienne ministre de la Culture, Aurélie Filippetti. Le porte-parole de l'ULB avait alors expliqué que M. Delchambre n'avait pas écrit lui-même son discours, rédigé par un collaborateur, et qu'il "n'avait pas du tout connaissance que ce texte était inspiré de passages d'autres personnes".
Alain Delchambre avait fait part de sa "stupéfaction", présenté ses excuses et congédié son collaborateur indélicat, estimant alors que l'incident était "clos". Mais les critiques se sont poursuivies, d'autant plus que les étudiants auteurs de plagiats sont sévèrement sanctionnés par l'ULB. Il est en outre apparu que d'autres discours prononcés antérieurement par M. Delchambre contenaient également des emprunts. "Si je n'étais en rien au courant de ces manquements, j'en assume la pleine et entière responsabilité", écrit M. Delchambre dans sa lettre de démission, en expliquant avoir "pris le temps de réfléchir à la meilleure solution" pour l'université, fondée en 1834 et qui compte quelque 25.000 étudiants et 3.000 salariés, dont le prix Nobel de physique 2013 François Englert.