Dans le cadre d’une grève nationale des avocats contre la réforme des professions réglementées proposée par Emmanuel Macron, le ministre de l’Economie, tous les barreaux du Nord-Pas de Calais sont tombés d’accord pour faire grève ce mardi.
Les avocats des barreaux de plusieurs régions de France, dont le Nord-Pas de Calais, font grève ce mardi afin de protester contre le projet de réforme des professions réglementées portée par le ministre de l’Economie, Emmanuel Macron.
Aujourd’hui les membres de professions libérales, en l'occurrence les avocats, ont la possibilité d'exercer leur activité sous forme de société de capitaux. Or, pour le bâtonnier de Strasbourg, Me Jean-François Brun, ces projets "risquent de porter atteinte au principe d'indépendance de la profession".
Les barreaux du Nord-pas de Calais se sont entendus pour faire grève mardi "de toutes les activités juridiques et judiciaires, sauf contentieux de la liberté", explique Blandine Prévost-Linquercq, bâtonnier d’Arras.
Dans le chef-lieu du Pas-de-Calais, les avocats se sont mis en grève totale mardi 18 novembre. Des avocats ont distribué des tracts dans la ville pour expliquer leur position.
Une délégation d'#Avocats tracte les raisons de la grève sur les Places d'#Arras pic.twitter.com/Tw7LvhlIWl
— Antoine le GENTIL (@AntoineLeGENTIL) 18 Novembre 2014
"Déserts juridiques"
Autre crainte : la réforme pourrait permettre aux avocats de travailler dans les lieux de leur choix. "Aujourd'hui, ils sont tous "rattachés" à l'un des 164 Barreaux existants et ils ont l'obligation d'y exercer. En France, chaque Barreau correspond à un tribunal de grande instance", souligne le site internet d’Europe 1.Les avocats craignent que cette mesure créé des "déserts juridiques". Dans leur lettre ouverte à Emmanuel Macron, les 60 000 avocats du Conseil national des barreaux déclaraient à ce sujet : "Vos projets de réformes, notamment la suppression du mécanisme de postulation territoriale, vont asphyxier de nombreux barreaux. Ils videront certains territoires de leurs avocats, portant à la garantie des droits des citoyens devant la justice".
Aide juridictionnelle
Les avocats s’opposent également à la réforme du financement de l'aide juridictionnelle, qui permet la prise en charge des frais de justice des citoyens les plus modestes. Le gouvernement envisage de mettre à contribution les cabinets ne pratiquant pas de missions d'aide juridictionnelle, proposition unanimement rejetée par la profession.Les avocats du Conseil national des barreaux ne se sont pas accordés sur leurs jours de grève mais tous rejettent, à l’exception du barreau de Paris qui y est plutôt favorable, le texte de réforme. "Les confrères sont exaspérés, les textes sortent sans aucune concertation", conclut Me Florence Rochelemagne, la bâtonnière d'Avignon, qui a lancé une grève illimitée.