Le Rectorat a rendu public son projet de classement des collèges de l'Académie en Réseau d'Education Prioritaire pour 2015/2016. Le chiffre total augmente mais les enseignants des établissements qui sortent du dispositif au profit d'autres font valoir leur désaccord.
Pour l'année 2014/2015, la Picardie comptait 38 collèges classés en ZEP. Lors de la prochaine rentrée scolaire, ils seront 42 à faire partie du dispositif désormais baptisé REP, Réseau d'Education prioritaire, soit 4 de plus.
L'inscription en REP d'un collège se fait en fonction d'un indice social créé par la Division des Etudes et de la Prospective du Ministère de l'Education Nationale. Il permet de classer l’ensemble des collèges sur une échelle de difficulté sociale et est calculé sur la base de 4 critères de difficulté sociale dont on sait qu’ils impactent la réussite scolaire:
Si ce chiffre total augmente, il ne contente pas tout le monde. Certains collèges ne seront plus en REP et perdent ainsi les moyens qu'offrait le dispositif (cf encadré).
En Picardie, c'est surtout l'Oise qui fait les frais de cette nouvelle carte. 3 établissements isariens ne seront plus en REP l'année prochaine (les collèges Jehan Le Freron de Crèvecoeur-le-Grand, Romain Rolland de Mouy et Mendès France de Méru) tandis qu'aucun autre collège n'entre dans le dispositif.
Dans la Somme, ce sera -1 mais +2: plus de REP pour le collège du Val de Somme d'Ailly-sur-Somme mais les collèges Victor Hugo de Ham et Béranger de Péronne seront estampillés ZEP en 2015/2016.
Enfin, l'Aisne, grande gagnante de la redéfinition de la carte de l'éducation prioritaire voit 5 nouveaux collèges entrés dans le dispositif et aucun en sortir: Condorcet à Vervins, Georges Cobast à Hirson, le collège de Wassigny, COlbert Quentin au Nouvion-en-Thiérache et Marie de Luxembourg de La Fère:
Une situation qui est loin de satisfaire les enseignants des 3 collèges de l'Oise qui sortent du dispositif qui avaient décidé de se mettre en grève ce lundi:
Les mesures-clés des Réseaux d'Education Prioritaire
Axe 1 : Des élèves accompagnés dans leurs apprentissages et dans la construction de leur parcours scolaireMesure 1: scolarisation des moins de 3 ans dans chaque réseau
La scolarisation des enfants avant trois ans a été identifiée comme un puissant levier pour la réussite des élèves, notamment de ceux issus des milieux les moins favorisés.
Mesure 2: "Plus de maîtres que de classes" dans chaque école
L’affectation dans une école d’un maître supplémentaire favorise le travail collectif des enseignants et contribue à bien identifier les besoins des élèves et à accompagner leurs apprentissages par des pédagogies différenciées.
Mesure 3: un accompagnement continu jusqu’à 16 h 30 pour les élèves de sixième
Les élèves de sixième bénéficieront d’aide aux devoirs, d’un soutien méthodologique ou d’un tutorat pendant les temps laissés libres entre les heures de cours en étant accueillis dans l’établissement jusqu’à 16h30.
Mesure 4: l’extension du dispositif D’Col dans tous les collèges de l’éducation prioritaire
Depuis la rentrée 2013, D’Col propose aux élèves de 6e en difficulté un dispositif numérique innovant d’aide individualisée, de soutien et d’accompagnement en français, en mathématiques et en anglais. Un enseignant référent prend en charge et encadre les élèves deux heures par semaine autour d’activités pédagogiques numériques.
Mesure 5: développer l’ambition et la curiosité des élèves pour les aider à construire leur parcours
Plusieurs dispositifs permettront d’accroître l’ambition scolaire des élèves de l’éducation prioritaire.
Mesure 6: le développement d’internats de proximité pour les collégiens
Les jeunes issus de milieux modestes peuvent avoir besoin de conditions d’hébergement et d’études adaptées pour réussir. Le développement d’internats de proximité, prévu par les investissements d’avenir, doit répondre à ce besoin.
Axe 2 - Des équipes éducatives formées, stables et soutenues
Mesure 7: du temps pour travailler ensemble
Du temps sera dédié à la formation, au travail en équipe et au suivi des élèves dans les réseaux les plus difficiles :
au collège : une heure et demie par semaine
en primaire : 9 jours par an
Mesure 8: un grand plan de formation continue et d’accompagnement pour l’éducation prioritaire
Trois jours de formation annuels garantis dans les réseaux les plus difficiles
Des experts de terrain pour accompagner les équipes
Un tutorat pour les nouveaux enseignants
Mesure 9: des incitations fortes pour stabiliser les équipes
Une rémunération plus attractive grâce à des indemnités revalorisées significativement
Un parcours en éducation prioritaire qui sera valorisé dans la carrière
Des affectations ciblées en fonction des besoins locaux et du projet éducatif
Axe 3 - Un cadre propice aux apprentissages
Mesure 10: des projets de réseau pérennes construits sur la base des meilleures pratiques
Un référentiel élaboré à l’issue des assises ayant rassemblé l’ensemble des acteurs de l’éducation prioritaire servira de base pour construire des projets de réseaux et faire évoluer les pratiques pédagogiques. Les moyens alloués sur cette base seront garantis pour une durée de 4 ans.
Mesure 11: un fonds académique pour financer des actions pédagogiques et l’animation des réseaux
Les équipes pédagogiques locales bénéficieront de moyens leur permettant d’engager des actions innovantes au service des élèves.
Mesure 12: un accueil des parents, chaque matin, pour mieux les associer à la vie de l’école
Plus encore qu’ailleurs, l’École de la République doit s’ouvrir aux parents d’élèves : plusieurs dispositifs leur permettant de suivre les apprentissages de leurs enfants seront développés.
Mesure 13: 500 assistants de prévention et de sécurité supplémentaires pour améliorer le climat scolaire
Les assistants de prévention et de sécurité, mis en place dès la rentrée 2012, ont fait leurs preuves sur le terrain et contribuent à rendre le climat scolaire plus serein. Ils sont formés et participent pleinement à l’équipe de l’établissement.
Mesure 14: un infirmier scolaire supplémentaire dédié aux écoles et un assistant social, dans les réseaux les plus difficiles
Aujourd’hui essentiellement présent(e)s au collège, les infirmier(e)s scolaires ont un rôle essentiel à jouer dans la prévention des risques de santé dès l’école primaire. Les personnels sociaux contribuent, pour leur part, à un meilleur suivi des élèves tout au long de leur scolarité.
Source Ministère de l'Education Nationale