Le petit héros de Sempé et Goscinny parle une nouvelle langue. Après le corse, le breton, le créole, l'arabe maghrébin et le yiddish, il se met au picard. Ses aventures ont été traduites par quatre traducteurs.
"Nous avons décidé de nous attaquer aux 75 langues régionales de France", déclarait Anne Goscinny , fille de l'auteur du Petit Nicolas, le 6 novembre sur le plateau de France 3 Picardie. Déjà traduite en corse, breton, créole, arabe maghrébin et yiddish, l'oeuvre de Sempé et Goscinny devrait donc encore connaître quelques nouvelles versions."Comme c’est un personnage qui est prescrit dans les écoles, [...] je me suis dit qu’on pouvait essayer de jumeler la tendresse que suscite ce personnage et l’apprentissage d’une langue régionale", raconte la directrice de la maison d'édition IMAV qui publie les aventures du petit garçon.
Outil pédagogique
Créé en 1959, le petit Nicolas semble toujours aussi actuel. La raison de ce succès tient sans doute à l'imaginaire qu'ont construit Sempé et Goscinny autour de leur héros. Pour Anne Goscinny, "le petit Nicolas fait partie d’un monde inébranlable qui est le monde de l’enfance […] Je crois que les enfants se reconnaissent dans cette œuvre".Il pourrait même devenir un outil pédagogique avance la jeune femme : "On l'a vécut avec le latin. Ça a très bien marché parce que tout à coup les professeurs se sont dit : on peut faire aimer ce latin rébarbatif à des enfants qui en ont marre de la guerre des Gaules".
Difficile à lire seul pour un enfant de dix ans, le livre est aussi fait pour inciter les grands-parents à transmettre le picard à leurs petits-enfants, a expliqué Alain Dawson, l'un des quatre traducteurs, à La Voix du Nord. Certains mots n'ont d'ailleurs pas été traduits de façon toute à fait littérale. L'expression "C’est chouette" du Petit Nicolas, par exemple, a posé quelques problèmes aux traducteurs, qui ont finalement tranché et choisi "Vinguète".