La maire de Lille publie dans Le Monde d’aujourd’hui une tribune dans laquelle elle prend position contre le développement du travail le dimanche.
Dans une tribune publiée dans Le Monde d’aujourd’hui ainsi que sur le site web du quotidien, Martine Aubry s’exprime contre l’assouplissement du travail le dimanche que prévoit dans la loi Macron, présentée aujourd’hui au Parlement.
Celle-ci donne la possibilité aux commerces de travailler cinq dimanches par an sans autorisation spéciale, et jusqu'à douze au total, sur autorisation des mairies.
Pour l’ancienne secrétaire générale du PS, le dimanche "est un moment précieux qui doit être consacré à la famille et aux amis, à la vie associative, à la culture et au sport…".
Si Martine Aubry reconnaît que les zones touristiques doivent bénéficier d’une "approche particulière" car "elles peuvent apporter du pouvoir d’achat supplémentaire, et donc créer des emplois", elle souligne que l’ouverture des magasins le dimanche ne fera pas augmenter la consommation des ménages français si ces-derniers ne voient pas leurs revenus gonfler.
"Un dimanche réservé à la vie"
Dès lors, pour la maire de Lille, "l’élargissement des jours d’ouverture procédera à une simple réaffectation des achats dans la semaine". Elle écarte également l'argument du volontariat "mis en avant, pour récuser toute régression sociale", car "en période de chômage de masse, on ne refuse pas de travailler aux horaires que demande l'employeur"."Je me suis toujours engagée pour un dimanche réservé à la vie: vie personnelle, vie collective. Aujourd'hui, je suis fermement opposée au passage de 5 à 12 dimanches ouverts par an. Je combattrai cette régression pour notre société au niveau national, comme dans ma ville", conclut-elle.
La Dame des 35 heures n’en est pas à son coup d’essai en matière de contestation de la politique du gouvernement Valls. La Voix du Nord rappelle que cet été, en plein université du PS, Martine Aubry avait "fait savoir que sa ville avait besoin d’une régulation des loyers, au moment où le Premier ministre, Manuel Valls, retoquait une bonne partie de la loi Alur de Cécile Duflot."