Le photographe Albano Franzoso collecte au hasard des portraits de Dunkerquois (avec leur accord) qui alimentent une galerie sur le réseau social. Plus de 10 000 personnes sont "fans" de son travail.
Depuis plusieurs mois Albano Fransozo, appareil photo en main, sillonne les rues de Dunkerque et arrête les passants au hasard qu'ils soient femmes, hommes, petits, grands, vieux, jeunes, pauvres ou pas.
L'idée? Leur tirer le portrait et et quelques infos personnelles afin d'alimenter une page Facebook, "Humans of Dunkerque" ("humains de Dunkerque" ndlr). Le phénomène est né à New York et a fait des émules dans d'autres villes du monde, jusqu'à inspirer ce Dunkerquois qui a décidé d'en faire de même afin de "mettre en valeur" les enfants de Jean Bart.
Sur Facebook, Albano expose ainsi une galerie d'anonymes, dont les noms ou prénoms ne sont d'ailleurs que très rarement mentionnés. Avec ces visages, des sentiments, des tranches de vies viennent dépeindre quotidiennement la société dunkerquoise. Dans toutes ses composantes.
Chaque photo est en effet accompagnée d'un texte, un extrait d'interview que le photographe a réalisé avec chacun de ceux qu'il rencontre.
Des histoires et des portraits sur le vif
"C'est intéressant de visiter une ville à travers ses habitants, de voir les gens sans artifice", explique Albano Franzoso, qui ne fait ça que par pure passion. Pas d'artifice, parce que tout est spontané.
Ce photographe (professionnel) de 30 ans ne sort jamais sans son appareil, sans jamais prévoir non plus les clichés qu'il va prendre. "Au feeling", quoi. Il va spontanément à la rencontre des gens dans la rue, "ils sont parfois surpris au premier abord mais dès que cette petite glace est brisée, on peut devenir les meilleurs amis du monde! Ça peut durer deux minutes jusqu'à une heure, voire plus!" s'amuse-t-il.
Exposer les différences
Albano Franzoso s'attache à immortaliser des profils différents, à "faire des choses légères, d'autres moins". Des différences qui parfois dérangent et génèrent des commentaires peu reluisants sur certaines photos. "Il y a beaucoup de racisme, et au début ça m'a fait mal. il y a pas mal de commentaires qui insultent les migrants, alors qu'il n'y a même pas de photo de migrant sur la page, c'est chaud. Je pense même que certains abonnés quittent le groupe à cause de ça, je dois faire la police". Tout community manageur (administrateur de page internet) comprendra de quoi il parle.Rançon du succès pour cette page Facebook qui compte en deux mois et demi plus de 10 100 abonnés. "Les Dunkerquois aiment leur ville et ils le montrent. Dès qu'on apporte quelque chose de nouveau pour en parler, ils portent le projet", remarque Albano.
Un projet qui n'a aucun but commercial même si Albano Franzoso souhaiterait publier un "beau livre" avec les plus beaux portraits de cette série. C'est juste le fruit du travail d'un jeune homme qui met sa passion au service de la communauté dunkerquoise. "Je ne suis ni journaliste, ni photographe. Je récupère juste des histoires et des portraits, sur le vif !"
Qui est Albano Franzoso, le créateur de cette page ?
Albano Franzoso est âgé de 30 ans et a grandi à Grande-Synthe. Après avoir travaillé quelque temps dans le bâtiment, il est parti sur la Côte d'Azur où il a été embauché dans un parc aquatique. Son job, prendre les visiteurs en photos et leur vendre les clichés. C'est comme ça qu'Albano a appris à tirer les portraits même s'il ne se considère pas comme photographe professionnel. A son retour à Dunkerque, il a décidé de lancer cette page "Humans of Dunkerque", s'inspirant donc du premier projet de ce type qui a vu le jour à New York. Albano a débuté cette aventure le 17 septembre 2014. Il est aujourd'hui photographe professionnel.
|