Histoires 14-18 : Noël de Trêve

Une modeste stèle  près d’Armentières. Ici, le 25 décembre 1914, dans ce petit village sur la ligne de Front entre Anglais et Allemands, les armes se sont tues pour quelques heures. Simple trêve ou fraternisation ? Les historiens s’interrogent encore.

Noël 1914, sur le Front de l’Ouest,  les soldats se trouvent immobilisés dans des tranchées improvisées après plusieurs mois de batailles meurtrières et de marches éreintantes. Parfois, chaque camp est séparé de seulement quelques mètres. Du coup, l’ennemi prend forme, il a un visage. Parfois, ds mots s'échappent des tranchées de Noël en allemand : "Stille Nacht, Heilige Nacht", "douce nuit, saint nuit".

Ici, à Frelinghien, les Allemands occupent le village et… la brasserie. Ils apportent alors des fûts de bière aux Anglais qui leur offrent des Plum Puddings, le gâteau traditionnel de Noël et des cigarettes. Mais cette parenthèse est vite balayée par la reprise des combats.
Ces épisodes ne furent pas du goût des états-majors des 2 camps. Ceux qui ont osé le paieront cher. Les unités "contaminées" furent déplacées dans des zones de combat plus dures.

En France et en Allemagne, aucun jour ne relatera ces trêves de Noël. Silence absolu. Beaucoup de photos furent détruites. Quelques unes échappèrent à la censure. En Grande-Bretagne, le "Daily Mirror" fit sa Une avec une photo et une légende «a historic group», un rassemblement historique. En France, il faudra attendre 2005 avec la sortie du film « Joyeux Noël » pour évoquer cet épisode de la Grande Guerre, longtemps méconnu.