Les deux suspects sont à quelques kilomètres de la Picardie, en Seine-et-Marne. Les frères Kouachi, étaient retranchés vendredi, lourdement armés et avec un otage, dans les locaux d'une petite entreprise au nord-est de Paris.
Dammartin-en-Goële présentait l'aspect d'une ville morte, totalement bouclée par d'importantes forces de l'ordre, écoles et commerces fermés, avec trois hélicoptères survolant le site d'intervention, dans la zone industrielle de cette ville de Seine-et-Marne. "Nous avons des snipers sur le toit du dépôt", a expliqué Marcel Bayeul, responsable CGT dans une entreprise toute proche.
Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a confirmé qu'une "opération" était en cours impliquant le GIGN, pour "neutraliser les auteurs" de l'attentat contre l'hebdomadaire satirique, le plus meurtrier en France depuis un demi-siècle avec 12 morts au total. Le président François Hollande s'est rendu place Beauvau, siège du ministère de l'Intérieur tout proche de l'Elysée, pour superviser les opérations contre les
frères Kouachi. Il a appelé "tous les citoyens" à manifester dimanche, lors des marches prévues pour dénoncer l'attentat, et à refuser toute "surenchère" ou "stigmatisation".
Les frères Kouachi, nés à Paris de parents algériens, sont des jihadistes dont le nom est inscrit "depuis des années" sur la liste noire américaine du terrorisme, selon une source américaine.Chérif est bien connu des services antiterroristes français: surnommé Abou Issen,il a fait partie de la "filière des Buttes-Chaumont" qui visait à envoyer des jihadistes en Irak, où lui-même entendait se rendre en 2005 avant d'être interpellé. Il a été condamné pour ces faits en 2008 à trois ans de prison, dont 18 mois avec sursis. Son aîné, Saïd, semblait plus discret. Mais selon un responsable américain, il s'est rendu au Yémen en 2011 pour s'entraîner au maniement des armes - formation dispensée par un membre d'Al-Qaïda au Yémen.