Alstom Transport a remporté un contrat de plus de 2 milliards d'euros pour fabriquer les nouveaux métros parisiens, et fournira notamment les premières rames du futur réseau du Grand Paris Express, qui doit être déployé progressivement à partir de 2019.
La RATP, le Syndicat des transports d'Ile-de-France (Stif) et la Société du Grand Paris (SGP), ont attribué à Alstom Transport ce marché de plus de deux milliards d'euros en 15 ans, et dont les deux premières tranches seront financées à 100% par le Stif.
Alstom construira ainsi jusqu'à 217 trains MP14, un tout nouveau modèle, pour renouveler les métros automatiques des lignes 1, 4, 6 et 11, mais aussi pour fournir les premiers métro du futur réseau du Grand Paris Express.
"Cette décision est une étape importante dans le renouvellement du matériel roulant sur pneumatiques exploité par la RATP, ainsi que dans la réalisation du Grand Paris Express", se réjouissent RATP, Stif et SGP. La première étape du Grand Paris Express est le prolongement de la ligne 14 au nord, entre la gare Saint-Lazare et la mairie de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), qui doit voir le jour à l'été 2019.
Cette commande doit également permettre de "répondre aux augmentations d'offre décidées par le Stif", et "anticiper les nouveaux besoins avec les prolongements de lignes décidés par le Stif (ligne 1 jusqu'à Val-de-Fontenay, ligne 4 jusqu'à Bagneux, ligne 11 jusqu'à Rosny, ligne 14 jusqu'à Mairie de Saint-Ouen,...)", détaillent-ils.
2.000 emplois pendant 10 ans
Le marché a été attribué vendredi à Alstom Transport par le conseil d'administration de la RATP, coordinatrice de cette commande groupée. Le conseil du Stif le 11 février, puis le conseil de surveillance de la SGP le 16 février, doivent approuver les conventions de fonctionnement et de financement de la première tranche du marché.La RATP pourra alors "notifier une première commande de 35 trains de 8 voitures, pour un montant total de 518 millions d'euros", pour le prolongement de la ligne 14 à Mairie de Saint-Ouen. Les trains actuels, composés de 6 voitures, seront remplacés progressivement, "afin de faire passer la capacité maximale de la ligne 14 de 30.000 à 35.500 voyageurs/heure", à partir de 2021.
Une deuxième commande, "pouvant aller jusqu'à 37 trains de 8 voitures, répondra aux besoins des prolongements sud à Aéroport d'Orly et nord à Saint-Denis Pleyel: la capacité maximale de la ligne passera alors à plus de 39.000 voyageurs/heure".
Par ailleurs, des tranches conditionnelles permettront de commander des trains de six et cinq voitures, destinés à équiper les lignes 4 et 11.
Cette commande passée au groupe français devrait également permettre de créer ou pérenniser 2.000 emplois en France pendant une dizaine d'années, sur les sept sites d'Alstom qui vont participer au projet (Valenciennes - Petite-Forêt -, Le Creusot, Ornans, Villeurbanne, Tarbes, Saint-Ouen et Aix-en-Provence) et chez les fournisseurs de la filière ferroviaire française.
En décembre, la Fédération des industries ferroviaires (FIF) avait alerté les pouvoirs publics, estimant que 10.000 à 15.000 emplois seraient menacés d'ici 2018 par la baisse des commandes de trains, métros, tramways.