Accident à l'Enduropale : un des blessés témoigne

Emmanuel fait partie des 7 blessés impliqués dans l'accident qui a eu lieu juste après le départ de l'Enduropale du Touquet. Il raconte ce qui s'est passé. 

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"Je suis passé par une belle porte". Emmanuel, 32 ans, se souviendra de son 9ème Enduropale du Touquet. Il a été directement impliqué dans l'accident qui a mis 20 pilotes à terre peu après le départ, faisant 7 blessés, dont 1 grave (qui est toujours dans un état critique). Lui s'en sort avec notamment une entorse au genou et un gros hématome à la hanche. "Je m'en sors plutôt bien question blessure comparé aux autres pilotes gravement blessés. Je leur souhaite un très bon rétablissement."

148 km/h

Choqué, inconscient pendant 25 minutes,  il se souvient, malgré tout, assez bien de l'accident : "Au départ, j'étais en 3ème ligne. Je remontais de quelques places dans le "paquet". Après avoir doublé 2 pilotes par la droite, je me suis déporté de 1 mètre (au grand max de 2 m) afin de me désaligner du pilote qui me précédait. Cette action faite, je remontais donc sur ce pilote. Arrivé avec ma roue avant à hauteur de sa roue arrière, une Kawasaki est arrivé à une vitesse de pointe équivalente à la mienne mais à une vitesse de déport en direction de la mer très importante. C'est alors qu'elle m'est rentrée dedans et que j'ai fini ou nous avons fini dans la moto que je m'apprêtais à doubler."

"Je n'ai jamais vu quelqu'un se décaler comme ça."

Ayant perdu connaissance, ce sont les dernières images qu'il reste à Emmanuel. Il s'est réveillé 25 minutes plus tard dans la tente des secours. Sur lui, il avait toujours son téléphone : "Au moment du crash, j'étais à 148KM/H d'après l'application GPS que j'avais activé sur mon smartphone." Sa moto, qui a fait un "bond de 20 mètres" est évidemment inutilisable : "Il ne reste que le cadre et les roues."

Les images captées par une GoPro et diffusées ce matin sur notre site ne montrent pas, selon Emmanuel, le début de l'accident. Elles commencent peu après le 1er choc qui s'est probablement passé sur la gauche un peu avant. Ces images montrent donc probablement la suite, l'enchaînement de chutes suite au 1er choc.
Que s'est-il passé ? Pourquoi cet accident ? A l'entendre, aucun doute, c'est une erreur de pilotage : "Je ne comprends pas pourquoi cette moto se déportait autant et surtout à cette vitesse. Je n'ai jamais vu quelqu'un se décaler comme ça. C'est mon 9ème Enduro." Il pointe aussi un éventuel souci sur la largeur de la plage. On sait que dimanche dernier, la mer ne s'est pas retirée aussi vite que prévu. Le départ de l'épreuve a d'ailleurs failli être reporté. "Il manquait de la largeur sur la plage par rapport aux années précédentes. Et puis on a attendu 10 minutes sur la ligne de départ alors que d'habitude l'organisation n'attend pas les derniers concurrents", explique Emmanuel qui précise bien ne pas vouloir pas polémiquer.

"Je ne sais pas si je referai un jour cette course..."

Jordan Labbé, journaliste à moto Verte et concurrent sur cet Enduropale 2015, n'était pas loin de cet accident. Il a également raconté ce qu'il a vu : "Une vingtaine de secondes après le départ, nous arrivons sur une partie de sable encore très humide. Les pneus à godets des motos lancées pleine balle soulèvent d'un coup un brouillard d'eau de mer. En moins d'une seconde, je n'arrive plus à distinguer que les quelques motos qui se trouvent autour de moi, la visibilité ne dépasse pas 20 mètres. L'eau et le sable se collent sur les lunettes, on est dans une situation très dangereuse. Devant moi, deux pilotes se rejoignent, les guidons s'accrochent et ils chutent à grande vitesse. La moto entame alors une série de « tonneaux » et finit par décoller dans les airs sous l'effet de la vitesse. J'ai juste le temps de baisser la tête pour éviter la CRF qui passe juste au dessus de mon casque. J'évite ensuite miraculeusement les deux pilotes qui roulaient encore au sol après leur accrochage."

Emmanuel, conscient d'avoir eu de la chance conclut : "Quand on s'engage à L'Enduropale, on connaît les risques... Mais je ne sais pas si je referai un jour cette course..."
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