Elections départementales : la gauche peut-elle perdre le Nord et le Pas-de-Calais ?

Les élections départementales auront lieu les 22 et 29 mars prochains. Quel enjeu dans le Nord et le Pas-de-Calais ? 

Le Nord et Pas-de-Calais peuvent-ils faire partie des départements perdus par le Parti socialiste ? A un peu plus d'un mois du premier tour des départementales (ce lundi est le dernier jour pour le dépôt des candidatures), la question est dans tous les esprits. La réponse est évidemment impossible à donner de manière simple et évidente. La participation (taux d'abstention record ?), le redécoupage des cantons, le scrutin à deux tours... : autant d'éléments qui s'ajoutent à l'indécision de toute élection. De plus, aucun sondage départemental n'est venu pour l'instant donner la moindre tendance. Voici néanmoins quelques éléments permettant de comprendre les enjeux dans les deux départements. 

Nord

Patrick Kanner, devenu ministre a cédé sa place à Bruno Manier à la présidence du Conseil général du Nord.  La gauche y dispose actuellement d'une large majorité. C'est un des départements que la droite se voit ravir à la gauche. Mais la gauche se voit bien résister. Et le FN fera forcément une forte poussée. Le Monde n'a pas placé ce département dans les bascules possibles. Le JDD non plus. 

Le PS s’est allié avec le Mouvement républicain et citoyen et le Parti radical de gauche mais sera en concurrence avec le PCF et Europe Ecologie-Les Verts, avec bien sûr un risque d'éparpillement des voix et de mauvais report au second tour. L'UMP et l'UDI, de son côté, veut profiter des difficultés du gouvernement pour prendre un département qui n'a plus été à droite depuis le mandat 1992-1998. 

Pas-de-Calais

Le Pas-de-Calais, actuellement présidé par Michel Dagbert n'a jamais échappé à la gauche. Le Front National se voit mettre fin à cette hégémonie fort du fait que la mairie d’Hénin-Beaumont a été la première du département à basculer dans l'escarcelle du FN en 2014. Le Monde daté de ce lundi 16 février lace le Pas-de-Calais sur sa carte des départements qui pourraient être dirigés par le Front National.

L'UMP-UDI pourra-t-il être présent dans de nombreux cantons au 2ème tour ? Le PS, qui se présente avec le PRG et le Mouvement républicain et citoyen, mais sans EELV (qui fera listes communes avec le Parti de gauche dans le bassin minier) risque aussi de perdre des cantons. C'est le score du FN qui sera à observer de près. L'extrapolation des résultats des derniers scrutins en date montre par exemple un Front National majoritaire dans les cantons ci-dessous. 

 

Départementales, mode d'emploi

De nombreux changements marquent ces élections. 

• On ne parle plus de conseil général, mais de conseil départemental. Les conseillers généraux seront appelés conseillers départementaux.
• Les conseillers départementaux sont maintenant tous élus en même temps pour six ans, alors que le conseil général était renouvelé par moitié tous les trois ans. Les conseillers généraux élus en 2008 et en 2011 seront remplacés en mars 2015 : chaque conseil départemental sera renouvelé en intégralité.
• Une nouvelle carte cantonale a été dessinée et le nombre de cantons a été divisé par deux. Nord : de 79 à 41 cantons, Pas-de-Calais : de 77 à 39 cantons.
• Dans chaque canton, on élira un binôme (une femme et un homme) pour six ans. Une fois élus, les deux membres du binôme vont exercer leur mandat indépendamment l’un de l’autre.
• Le mode d’élection est modifié : il s’agit désormais d’un scrutin binominal mixte majoritaire à deux tours. Pour être présent au 2ème tour, un candidat doit réaliser au moins 12,5% des inscrits.