Carlton : relaxe "pure et simple" requise pour DSK

Le ministère public a requis mardi la relaxe "pure et simple" pour l'ancien directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, dans le procès pour proxénétisme aggravé dit du Carlton.

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Comme attendu, le procureur de Lille Frédéric Fèvre a requis ce lundi après-midi la relaxe pour Dominique Strauss-Kahn dans l'affaire dite du Carlton. "Aucune charge n'a été retenu contre DSK pour des faits de viol ou violence ? Alors ne nous trompons pas de débat. Sur quelle femme il aurait exercé une pression telle qu'elle se serait prostituée ? Il appartient au tribunal de ne condamner que sur des preuves et non des convictions.  Je considère que ni l'information judiciaire, ni l'audience n'ont permis de prouver la culpabilité de Dominique Strauss-Kahan. Je requiers la relaxe."

"La connaissance ou non de la qualité de prostituée ne fait pas le proxénétisme, au contraire de la réalisation de l'acte de proxénétisme. DSK était-il l'organisateur de ces rencontres ? La réponse est non. Cela a été confirmé par ses amis", a également déclaré le procureur de Lille dans son réquisitoire.

"Un homme puissant serait-il forcément coupable ?"

Le parquet avait également requis un non-lieu pour DSK dans cette affaire à l'issue de l'instruction. Le procureur Fèvre est donc allé dans le même sens à l'issue de 12 jours d'audience : "S'agissant de Dominique Strauss-Kahn, les réquisitions du Parquet ont souvent été incomprises. Pendant ce procès, le Parquet n'a pas plus assisté l'accusation. Hier les parties civiles ont semblé rejoindre en partie le Ministère public. Sans ce prévenu, ce procès aurait été jugé il y a des mois. Dominique Strauss-Kahn doit être traité comme tout justiciable. Un homme puissant serait-il forcément coupable ? Le procureur doit être impartial pour faire éclater la vérité judiciaire", a indiqué le procureur. L'ancien directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, est poursuivi pour proxénétisme aggravé. Il risque jusqu'à 10 ans de prison.

"Notre système judiciaire doit pouvoir s'enorgueillir de ne jamais condamner quelqu'un au bénéfice du doute", a également dit Frédéric Fèvre. Ce bénéfice du doute, il en fait également bénéficier le policier Jean-Christophe Lagarde, l'ancien chef de la sûreté urbaine du Nord. "Son absence de discernement est inquiétante pour un officier de police judiciaire de son niveau", glisse le procureur dans ses réquisitions. Persuadé que le policier ment quand il affirme avoir tout ignoré au sujet des prostituées, il souligne toutefois que cette "intime conviction" de sa part ne suffit pas établir l'infraction. Mais le policier est aussi poursuivi pour recel d'escroquerie, car "accompagnateur", il bénéficiait gratuitement des soirées payées par Fabrice Paszkowski et David Roquet aux frais de leurs sociétés: 3 mois de prison avec sursis requis et 5.000 euros d'amende.

Prison ferme uniquement pour Dodo la Saumure

Le rôle des deux entrepreneurs est sybillin pour la substitut du procureur Aline Clérot. Fabrice Paszkowski est qualifié de "grand manitou", un "véritable ambitieux" qui s'est trouvé selon elle un goût pour le libertinage afin de se rapprocher de DSK. De David Roquet elle fait "un vulgaire commerçant, qui veut proposer une beau produit à sa clientèle". Contre chacun des deux hommes elle requiert 2 ans de prison avec sursis et 20.000 euros d'amende.

Seul Dominique Alderweireld, mieux connu sous le nom de Dodo la Saumure, souteneur français en Belgique, voit requérir contre lui de la prison ferme: deux ans, dont un avec sursis, ainsi que 10.000 euros d'amende, pour celui qui compte déjà deux condamnations pour proxénétisme sur le territoire français.

"Une bérézina"

"Le boss, c'est lui", affirme le procureur, estimant que Dominique Alderweireld était parfaitement au courant que les prostituées de ses établissements belges allaient en France, voire plus loin encore, à Paris et Washington, à l'occasion des fameuses parties fines qui ont valu à DSK de comparaître.
Contre la compagne de Dodo, Béatrice Legrain, "coacheuse" des jeunes femmes, il a requis 3 mois de prison avec sursis et 5.000 euros d'amende.
L'ami de longue date de Dodo, René Kojfer, ancien chargé des relations publiques de l'hôtel Carlton, celui par lequel toute l'affaire a commencé, "sergent-recruteur" de la prostitution lilloise, voit requérir à son encontre 15 mois avec sursis et 2.500 euros d'amende.

A la sortie de l'audience, certains avocats de la défense jouent la colère. "Ce n'est plus un effondrement c'est une berezina", soutient Me Jérôme Pianezza,
avocat d'Emmanuel Riglaire, avec une pensée pour les "90.000 euros débloqués par la chancellerie pour organiser ce procès". "Même si je ne suis pas d'accord avec bien des choses dites par le procureur de la République, pour autant ce procès, dont on avait fait toute une affaire, est ramené à la portion congrue aujourd'hui", note Hubert Delarue, conseil de René Kojfer.
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