Dany Boon, qui n'a jamais gagné de Cesar, avait la lourde et délicate tâche de présider la cérémonie ce vendredi soir. Entre discours obligatoire, petits sketchs et happenings, le comédien-réalisateur nordiste s'est exposé à un public pas franchement chaleureux, ni conquis d'avance.
"Tout a commencé à Armentières en 1966, une petite bourgade où rien ne pousse sauf Line Renaud". C'est ainsi qu'Edouard Baer a débuté son discours d'ouverture des Cesar 2015. Il y présente le président de la cérémonie Dany Boon qui le rejoint et l'accompagne au piano face au public de théâtre du Châtelet : Dany Boon. "À la fois populaire et sophistiqué, nu même lorsqu'il est habillé", clame Edouard Baer, moqueur. Dany Boon,commence à chanter avant d'expliquer à l'animateur de la soirée. "Je fais ça pour soutenir les faiblesses de ton texte".
La soirée est lancée. Dany Boon prend la parole et se lance dans un discours qui commence par un gag qui fait un bide dans une salle traditionnellement très froide : "Deux Saint-Laurent aux César, c'est bien la preuve que Paris est la capitale de la mode (...) d'ailleurs Gérard Lanvin taille de beaux costards". Il se reprend quelques minutes plus tard et évoque ses trois précédentes nominations aux César (aucun trophée !) en citant son mentor Raymond Devos : "J'ai aussi été nommé trois fois aux César, j'ai rien eu. Ce qui fait trois rien. Mais comme dirait Raymond Devos, trois fois rien, c'est déjà quelque chose. J'ai aussi été nommé trois fois aux Molières, et je n'ai rien eu. Six fois rien, ça fait beaucoup !""Nous ne sommes qu'un seul et même cinéma"
Dany Boon lit également un faux discours de remerciement : "Merci, la vitesse de la lumière étant supérieure à celle du son, on trouve toujours les acteurs beaux avant de les trouver cons. J'ai bien fait de pas l'avoir." Rires dans la salle. Avant un petit coup de froid quand il évoque la polémique autour de son salaire.Il termine son discours sur une note plus sérieuse et consensuel : "Nous ne sommes qu'un seul et même cinéma. (..) Quand une comédie fait un bide, c'est un drame. Et quand un drame est raté, on en rit. (...) En ces temps troublés, il faut continuer à raconter des histoires aux gens".
Dany Boon interviendra ensuite par petites touches, assis au premier rang, laissant la vedette à Edouard Baer. Il revient sur scène une dernière fois vers 0h40 pour remettre le Cesar du meilleur film. Et constater que la soirée a été très longue : "C'est pas un discours, c'est le menu du Fouquet's parce que les cuisines vont fermer !"