Un homme, que sa compagne venait de quitter, a tué leur fille de huit ans au couteau de chasse avant de tenter de se suicider dimanche soir à Landrecies (Nord), a indiqué lundi le procureur de Valenciennes.
Le père de 36 ans, Jérôme C., gardait sa fille Laureline ce week-end, trois semaines après la décision de son ex-concubine, Jessica, de le quitter pour un autre homme. Dimanche à 23H20, le père envoie à Jessica un texto qu'il avait préparé préalablement : "la douleur atroce que l'on avait, Laureline et moi, tu l'auras toute ta vie", écrit-il.
Quand elle reçoit le message, la mère de l'enfant prévient aussitôt le frère de son ex-compagnon, qui habite à proximité. Le frère se présente au domicile et n'arrive pas à ouvrir la porte. Il alerte alors les pompiers, qui arrivent eux à pénétrer dans la maison.
"Dans la chambre, ils découvrent le père avec sa fille dans le lit, qui est décédée, et qui a reçu manifestement plusieurs dizaines de coups de couteau, principalement dans la région du coeur", a précisé le procureur François Pérain.
La petite fille présente également des plaies superficielles au niveau de la tempe, causées par un pistolet à air comprimé. Le père, après un bref passage à l'hôpital, est placé en garde à vue.
Un pistolet inoffensif, puis un couteau
Aux enquêteurs, Jérôme C. a dit avoir d'abord tenté de tuer sa fille endormie avec ce pistolet, qui tire des plombs typiques des foires, a raconté le procureurdans une conférence de presse lundi en fin d'après-midi. N'arrivant qu'à l'égratigner, le père prend un couteau de chasse qu'il gardait dans un tiroir de la chambre en cas d'agression, a-t-il dit, et a porté plusieurs dizaines de coups de couteau sur l'enfant réveillée.
Il essaie ensuite de se suicider. Il ne parvient pas à enfoncer profondément le couteau dans son abdomen, alors il passe au pistolet à air comprimé, visant sa propre tempe, en vain. Prostré, il attend la venue des secours, selon M. Pérain.
Séparation douloureuse
Jérôme C. relate en garde à vue comment sa relation de dix ans a été rompue par sa compagne il y a trois semaines, pour un autre homme. "Cette situation, Jérôme C. l'a difficilement acceptée, d'autant que si Jessica avait dans un premier temps accepté que l'enfant reste au domicile de Jérôme, (...)elle avait rendez-vous vendredi pour obtenir une garde alternée", a rapporté le procureur.
"Il y avait une forte notion de jalousie qui animait le père dans ses agissements", explique M. Pérain. "Il avait entrepris différents moyens pour faire revenir Jessica au domicile", par exemple en prétendant que la petite fille était atteinte d'un cancer.
Jérôme C. était sans travail depuis sa décision il y a trois ans de quitter son emploi aidé d'agent d'entretien à la mairie de Landrecies pour, dit-il, se consacrer à l'enfant, et parce que la réduction horaire de son contrat ne lui convenait pas, indique M. Pérain.
Le père sera présenté à un juge d'instruction mardi. Une information judiciaire va être ouverte, du chef d'assassinat puisque selon le procureur, l'envoi de SMS préparés en amont indique une préméditation. Landrecies est une commune de quelque 3.500 habitants, située dans le parc régional naturel de l'Avesnois.