Le tribunal de commerce de Douai a demandé mercredi aux salariés des Verreries de Masnières (Nord), en redressement judiciaire, de se prononcer par référendum d'ici le 17 mars sur le projet de cession-reprise de l'actuel propriétaire, a-t-on appris de sources syndicales.
Le tribunal a prononcé une liquidation judiciaire assortie d'une période d'activité maintenue de quinze jours, ce qui permet dans les faits l'organisation par les administrateurs judiciaires d'un référendum auprès des salariés afin de choisir entre l'adoption du plan de reprise et son rejet, ont expliqué deux syndicalistes.
Le groupe autrichien Stölzle, actuel propriétaire de l'entreprise de 441 employés spécialisée dans la production de flacons pour la parfumerie de luxe, est l'unique candidat à la reprise. Les salariés doivent décider s'ils acceptent le plan de sauvegarde de l'emploi, PSE, prévoyant la suppression de 108 postes et la mise en veille de l'un des deux fours. Néanmoins une marge de négociation existe en ce qui concerne l'organisation du travail, ont indiqué la CFE-CGC et la CGT.
5 ou 4 huit ?
La direction souhaite la faire passer de 5x8, consistant à faire tourner cinq équipes sur le même poste par plages de huit heures, à 4x8. Ce à quoi s'oppose
la CGT, syndicat majoritaire, préférant un 5x8 aménagé. "Si la direction revient autour de la table avec un 4x8 comme elle désire l'imposer aux salariés, les discussions risquent d'être âpres et compliquées", a prévenu Frédéric Valez, délégué CGT et élu au comité d'entreprise, présent à l'audience.
Selon lui, le maintien d'une organisation en 5x8 permettrait de sauver 35 emplois, ramenant le nombre de licenciements à 38 en comptant les 35 emplois concernés par la pré-retraite amiante.
"Le passage au 4x8 va dégrader fortement les conditions de travail et de vie sociale des salariés, accentuer tous les facteurs de pénibilité que les salariés subissent, et prématurément les amener au cimetière", a dénoncé M. Valez.
La CFE-CGC espère quant à elle "qu'ils améliorent les modalités d'application du 4x8, ne serait-ce qu'en termes de jours de repos et de conditions financières", a dit à l'AFP Pascal Duchatel, représentant du syndicat. La direction n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP. Le 15 octobre, les Verreries de Masnières avaient été placées en redressement judiciaire, avec une période d'observation de six mois.