Nord : démantèlement d'un réseau de mendiants bulgares

La police a démantelé un réseau bulgare à Roubaix (Nord) qui forçait sept adultes à mendier, récoltant chacun plus de 30.000 euros par an, a annoncé jeudi auprès de la direction départementale de la sécurité publique (DDSP) du Nord.

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"Des policiers de la DDSP ont investi mardi un camp de fortune de Bulgares, situé à Roubaix, dans le cadre d'un démantèlement criminel bulgare, qui contraignait plusieurs de ses compatriotes à mendier sur la voie publique", a déclaré à l'AFP le commandant Olivier Mannier, de la DDSP. "Ils ont procédé à l'interpellation des deux protagonistes influents du réseau", a-t-il ajouté, soulignant que le Groupement d'intervention régional (GIR) avait participé à l'opération.

En octobre 2014, un officier de liaison bulgare situé à Paris signale aux enquêteurs du Nord l'existence d'une organisation criminelle bulgare qui fait travailler sous la contrainte plusieurs de ses compatriotes. Grâce à ce contact, les policiers nordistes identifiaient une victime, un sexagénaire, qui était parvenu à s'échapper. La victime pouvait expliquer aux enquêteurs les conditions dans lesquelles elle avait été recrutée dans son pays d'origine en juillet 2013 par le chef de clan, qui lui avait proposé un travail saisonnier, bien payé, lui offrant le billet d'avion pour la Belgique.

30000 euros par mendiant par an

Mais il est rapidement amené dans le Nord de la France et on le force "à mendier plusieurs heures par jour afin de rembourser au départ le prix du billet et le
privant de sa pièce d'identité", a dit M. Mannier. "On l'obligeait à porter des guenilles, à ne pas se raser ou à prendre des béquilles" afin de provoquer la pitié et de susciter la charité des automobilistes et des piétons, selon cette source.

Les victimes devaient également reverser aux responsables du réseau l'intégralité de prestations sociales qu'ils percevaient. "Les investigations financières ont montré que le profit était très important, plus de 30.000 euros par mendiant par an", en comptant les gains récoltés par la mendicité et les minima sociaux, selon la même source.

Une information judiciaire avait été ouverte en octobre 2014 par le parquet de Lille. La mère du chef de clan, âgée de 57 ans, doit être déférée vendredi au tribunal de grande instance (TGI) de Lille. Le chef de clan se trouve lui en Bulgarie.
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